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La louve et sa trace d’idéologie totalitaire

Sébastien Mercier
La Nation n° 2213 4 novembre 2022

Tamara Funiciello, 32 ans, est conseillère nationale socialiste, coprésidente des femmes socialistes suisses, ancienne présidente de la jeunesse socialiste suisse et ancienne secrétaire syndicale d’Unia. A la suite de la défaite de la gauche dans le cadre de la réforme AVS, elle demande aux féministes de se mobiliser afin de mener «une guerre aux Vieux riches Blancs».

La formule prête à choquer quiconque pensait encore que le racisme régnant dans la gauche extrême ne se cantonnait que chez quelques étudiants lausannois d’Extinction Rébellion, ou alors à la rigueur en quelque popiste de cette même ville. Même aux Chambres désormais, être blanc devient une tare pour certaines.

La formule prête à l’inquiétude si on imaginait encore la sphère dirigeante du parti socialiste capable de balayer dans sa masure les phrases choc de ses jeunes membres les plus allumés, ceux qui ne contribuent sans doute pas au rayonnement du parti.

En effet, Mademoiselle Funiciello n’en est pas à son premier méfait raciste: en 2021, elle qualifiait de «vieil homme blanc» Pierre-Yves Maillard en raison de sa position favorable à l’interdiction de se dissimuler le visage. On eût espéré, un peu naïvement, qu’elle se fît remonter les bretelles par les cadres de son parti; tel n’a visiblement pas été le cas. La «vieille garde» du parti socialiste a en fait sans doute progressivement disparu, remplacée par de jeunes militantes avec un profil systématiquement similaire; Funiciello en est un exemple des plus caricaturaux: position empreinte d’esprit déconstructiviste et révolutionnaire, trace anticapitaliste, universitaire en sciences sociales, ayant fait son coming out pour devenir bisexuelle. Il ne lui manque à ma connaissance que la case végétarienne…

Elle qui, en 2017, manifestait dénudée et brûlait son soutien-gorge, pas étonnant qu’une fois aux Chambres elle ne montre aucune patte blanche et lessive ses collègues d’un langage déplacé, nuisible au débat public.

La formule prête au désarroi quand Funiciello et sa meute de clones multiplient les vulgarités sans manquer d’y trouver des échos: une publicité récente de la Migros, aujourd’hui étonnamment introuvable, voyait deux enfants se félicitant de ne pas voir figurer que des «Blancs et des Vieux» parmi leurs jouets, tentant le rapprochement entre des figurines en plastique et sa clientèle1. La gauche s’attaquait à la souveraineté des cantons à la suite de sa défaite lors de la votation des multinationales responsables en 2020. Défaite suivante: la réforme AVS; et voici Léonore Porchet s’attaquant à la majorité tout court, se plaignant que «35’000 hommes avaient décidé pour toutes les femmes» – au passage, brillant calcul!…

Ces militantes, malgré leur mauvaise foi, défiantes à l’égard des institutions, sont élues, réélues, et l’électorat de gauche s’en accommode parfaitement. Pourtant, penser détenir une vérité de façon si absolue qu’aucun bien commun ne peut justifier sa pondération, c’est la marque même du totalitarisme.

Aux Chambres fédérales, le loup est bien entré dans la bergerie.

Notes:

1   Voir Le Peuple, 27.09.22, «Migros a mal négocié son virage woke», par Raphaël Pomey.

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