Idées reçues et statistiques

Dans son numéro de mai, Numerus, la publication de l’office cantonal Statistique Vaud, nous renseigne sur l’état et l’évolution des salaires. Il se concentre sur le salaire médian, soit la valeur centrale considérée de telle sorte que la moitié des salariés se trouve en-dessus et l’autre moitié en-dessous (la valeur moyenne, à mi-chemin entre les extrêmes, ne tiendrait pas compte du nombre de personnes situées à chaque niveau). Les chiffres retenus sont ceux de 2020.

Le salaire médian vaudois était de 6’490 francs par mois (y compris un douzième du «13^e salaire ou des bonus), 1000 francs environ de moins qu’à Genève, mais un peu plus que dans le Mittelland helvétique. Cela ne surprend pas. Mais ce qu’il faut relever, ce sont deux données de l’évolution sur dix ans.

On nous corne aux oreilles que la pauvreté s’accroît. Or, de 2010 à 2020, la part des bas salaires – inférieurs à deux tiers du salaire médian – a diminué de 12% à 9%. On recense notamment des progrès notables dans l’hébergement, la restauration et le commerce de détail.

On nous ressasse aussi à satiété que les femmes sont discriminées. Or l’écart entre la rémunération des hommes et celle des femmes, toujours en l’espace de dix ans, s’est réduit de 10,9% à 5,7%. C’est dire qu’il n’y a plus d’inégalité «à travail égal», car les femmes sont sous-représentées dans les fonctions d’encadrement et sur-représentées dans des métiers peu rémunérés. Il faut vraiment que les auteurs de slogans préfabriqués changent leur partition.