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Que faire du Palais de Rumine?

Yves Gerhard
La Nation n° 1890 4 juin 2010
Le monde étroit des décideurs culturels et politiques est en ébullition: les zones peu utilisées de la gare de Lausanne pourraient abriter les futurs musées d’art de la ville et du Canton. «Le projet est sur les rails», dit-on facilement. «Cette surface grande comme trois terrains de foot…», lit-on dans 24 heures du 20 mai dernier: le soussigné, n’ayant jamais assisté à un match de football, ignore cette mesure, mais cela doit bien faire quelques poses de terrain, et qui ne sont pas situées en zone agricole… Et le palais de Rumine? Les musées scientifiques y sont bien installés; ils ont été rénovés et personne ne conteste leur qualité et leur succès.

M. Marthaler souhaiterait consacrer l’aile nord du Palais de Rumine à la biodiversité. En réalité, celle-ci est déjà bien représentée dans les étages consacrés aux sciences, et va trouver une place de choix dans l’énorme «Bioécopôle» en construction à la sortie de l’autoroute, à Vennes. A notre avis, il serait plus logique, au centre de la capitale, d’élargir fortement l’actuel Musée cantonal d’archéologie et d’histoire pour en faire un vrai musée d’histoire vaudoise. Les locaux sont assez vastes pour un projet important, la Bibliothèque cantonale est à disposition des chercheurs et du public, avec sa salle consacrée à la documentation vaudoise, ensemble imposant de publications issu directement de l’encyclopédie.

L’actuel Musée cantonal d’archéologie et d’histoire, malgré un remaniement il y a quelques années, est peu représentatif de l’histoire du Canton. Le très riche patrimoine archéologique ne doit pas être négligé. La période romaine est bien présente à Vidy, Nyon, Yverdon et, bien sûr, Avenches. Mais l’archéologie devrait se prolonger par un ensemble à portée historique, qui fait actuellement défaut. Ce musée pourrait être transformé, élargi, complété, de manière à former un vrai Musée historique vaudois. Musée moderne, vivant et interactif, avec des cartes qui s’allument, des reconstitutions, des vidéos, des bornes informatiques, et aussi des objets. Voici, à titre d’hypothèse, les sections principales qu’il pourrait comporter:

  1. Préhistoire.
  2. Epoque romaine: César et les Helvètes, la romanisation progressive, le cadre administratif (les provinces), les routes (milliaires), la monnaie, la vie quotidienne.
  3. Les Burgondes et les Francs, le Royaume de Bourgogne transjuranne.
  4. L’Eglise au Moyen Age (Marius d’Avenches / de Lausanne, construction de la Cathédrale et des autres églises romanes et gothiques, le diocèse de Lausanne, les chanoines, les monastères en terre vaudoise).
  5. L’influence des Savoie (de Thomas et Pierre jusqu’à la conquête bernoise).
  6. La vie au Moyen Age (paysans, commerçants, vie militaire, châteaux, etc.).
  7. Des Guerres de Bourgogne à la conquête bernoise.
  8. Le régime bernois (Réforme, Académie, agriculture, commerce, bailliages, tribunaux, vie quotidienne, châteaux de plaisance, etc.).
  9. De la Révolution vaudoise au Traité de Vienne (acteurs principaux, création du Canton, premières lois, routes, etc.)
  10. Le XIXe siècle (Académie, vie politique, économique, sociale, chemins de fer, hôtellerie, Vaud dans la Confédération, etc.).
  11. D’une guerre à l’autre (1914-1945).
  12. La mutation de ces cinquante dernières années (démographie, autoroutes, urbanisation, société multiculturelle, développement des arts, du sport, des loisirs, etc.).

Après la RHV et la BHV, que vive le futur MHV!

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