Identification
Veuillez vous identifier

Mot de passe oublié?
Rechercher


Recherche avancée

La press émeut, Facebook informe

Le Coin du Ronchon
La Nation n° 1890 4 juin 2010
La presse nous alarme: Facebook, le fameux site internet de «sociabilité» où l'on expose sa vie aux yeux du monde entier, poserait des problèmes de confidentialité. Mais qu'on ne compte pas sur les journalistes pour nous expliquer clairement lesquels. L'ont-ils eux-mêmes compris, d'ailleurs? Peu importe, le but, c'est d'émouvoir, pas d'informer.

Dans le même style, la presse nous apprend que la dernière tentative pour colmater la fuite de pétrole dans le Golfe du Mexique, initialement annoncée comme un succès, a finalement été qualifiée d'«échec». Mais ceux qui commençaient à s'intéresser à ce défi technique resteront sur leur faim: aucun journaliste n'est capable de donner la moindre explication sur ce qui n'a pas fonctionné. Peu importe, d'ailleurs; le but, c'est d'émouvoir, pas d'informer.

Dans le même style, on n'attendra pas des journalistes qu'ils nous expliquent qui sont les flibustiers qui ont tenté de forcer un blocus maritime de l'armée israélienne, comptant sur la réaction de cette dernière pour pouvoir se poser en victimes devant les caméras. Là encore, il s'agit de nous émouvoir, pas de nous informer.

Encore plus fort: Le Matin rapporte les résultats d'une étude commanditée par le WWF et révélant le fort pourcentage de véhicules 4x4 utilisés hors des zones de montagne. Sans jamais s'interroger sur les chiffres absolus qui sous-tendent le calcul, les falsificateurs du quotidien orange réussissent à écrire qu'«11% de ces monstres sont immatriculés dans la seule commune schwyzoise de Wollerau». Faut-il déduire de cette surprenante affirmation – qui n'émane pas du communiqué de presse de l'organisation écologiste – que cette petite commune héberge un parc automobile colossal? Ou que le nombre effectif de 4x4 en Suisse est ridiculement insignifiant? Ou encore que la journaliste n'a pas compris ce qu'elle lisait? Peu importe puisque le but était de nous émouvoir et non de nous informer.

Pour en revenir à Facebook, on s'amuse de remarquer que les médias branchés, après nous avoir bien fait comprendre qu'on n'était rien si on n'y était pas, nous suggèrent aujourd'hui qu'il est du dernier chic d'en sortir. Pour notre part, nous y voyons une bonne raison pour y rester, ce d'autant plus que, dès lors que plusieurs pays entreprennent actuellement de bloquer l'accès à ce site, cela va considérablement diminuer le nombre des personnes aux yeux desquelles nous exposons notre vie.

Vous avez de la chance, cet article est en accès public. Mais La Nation a besoin d'abonnés, n'hésitez pas à remplir le formulaire ci-dessous.
*


 
  *        
*
*
*
*
*
*
* champs obligatoires
Au sommaire de cette même édition de La Nation: