Depuis un mois, de nouveaux «Observateurs»

Il y a une année, M. Uli Windisch nous avait rendu visite un mercredi soir pour parler des problèmes de sécurité que connaît la ville de Genève. Le contexte médiatique l’avait alors encouragé à nous présenter aussi son riche projet de plateforme internet sur laquelle s’exprimeraient des journalistes et auteurs de droite, ce dans le but de constituer une sorte de «contre-pouvoir» au discours faussement critique de la presse romande. Le tout prenant exemple sur l’impulsion donnée par l’hebdomadaire alémanique Die Weltwoche.

Le 2 février 2012, cette plateforme est mise en ligne et la Ligue vaudoise se réjouit de cette naissance. «LesObservateurs: une vision de l’actualité suisse libérée de la pensée unique.» Voilà qui est prometteur. On ne peut en effet que se réjouir de l’arrivée de ce nouveau média offrant un peu de diversité à nos lectures quotidiennes. Les signatures sont d’ailleurs familières à nos lecteurs: en plus d’Olivier Grivat, dont Uli Windisch s’est entouré pour former le comité de rédaction, on peut aussi lire, entre autres, Suzette Sandoz, Olivier Meuwly, Jean- Jacques Langendorf ou Olivier Delacrétaz pour des dessins. Quant à Philippe Barraud, il a déjà quitté la barque.

La confusion ne tarde cependant pas à arriver. Quel est l’objectif de cette plateforme? «Créer un courant de pensée critique, positif et dynamique.» Cela semble ambitieux. S’agit-il donc de donner la parole à ceux à qui on refuse ce droit ailleurs, ou est-il question de fonder un nouveau courant de pensée? Abus de langage ou volonté profonde? Car voilà bien deux choses différentes, ambiguïté gênante lorsque l’on se dresse contre l’idéologie. Au niveau philosophique, la question de la vérité est d’emblée posée par M. Windisch. On pouvait s’en douter, il fait partie de ceux qui ne croient pas qu’on puisse la détenir, «personne ne détient la Vérité». Croit-il seulement qu’il y a une Vérité? Quel que soit son avis, peut-être son journal en ligne permettra-t-il de discuter de certains sujets dans toutes leurs dimensions, sans avoir peur de toucher les points sensibles et sans écarter ceux que l’on tait autre part.

Et pour se faire entendre, il faut nécessairement faire du bruit. Si le site LesObservateurs.ch a réussi à faire parler de lui à ses débuts, espérons que le nombre de ses rédacteurs fleurira et qu’il continuera à offrir régulièrement de nouveaux articles, lui permettant ainsi de se démarquer des si nombreuses pages qui composent ce qu’on appelle aujourd’hui la «blogosphère».