L’ascenseur est irréfutable
L’ascenseur est irréfutable
Depuis de nombreuses années – plusieurs références peuvent en attester –, le rédacteur de la présente chronique nourrit une haine tenace contre les ascenseurs, du moins ceux ne disposant que d’une seule et unique cabine, laquelle n’est jamais déjà là lorsqu’on en a besoin; elle se trouve toujours à un autre étage, en général le plus éloigné du nôtre, et nous oblige ainsi à attendre un nombre incalculable de secondes inutiles et exaspérantes avant de pouvoir enfin y entrer.
Il est possible d’éviter ces installations récalcitrantes en prenant les escaliers. Mais cela ne donne pas la réponse à cette question irritante: pourquoi la cabine d’un ascenseur se trouve-t-elle toujours à un autre étage? Mathématiquement, dans un immeuble de six niveaux par exemple, la probabilité que l’ascenseur nous attende les portes ouvertes devrait être d’une fois sur six. Dans la réalité, cette probabilité est réduite à une fois sur cinquante, et encore. S’agit-il d’une vexation délibérée à notre égard? Les ascenseurs ont-ils une âme malveillante?
La réponse est évidente si on y réfléchit un peu: à l’heure où nous quittons notre appartement pour descendre vers la sortie, la plupart des autres habitants de l’immeuble font le même trajet, et il est dès lors logique que l’ascenseur soit presque toujours abandonné à l’étage de la sortie. Quand nous rentrons en fin de journée et remontons à notre appartement, les autres habitants font de même et abandonnent tous l’ascenseur à leur étage, qui n’est pas celui de la sortie.
Cet exemple apparemment trivial est riche d’enseignement. 1) Pour résoudre des problèmes complexes, fiez-vous davantage à la logique qu’aux mathématiques; ces dernières vous donnent des réponses abstraites qui ne tiennent pas compte de la réalité. 2) Une machine n’est jamais bête, contrairement à ceux qui la conçoivent, la programment ou l’utilisent. 3) La source de vos problèmes, ce sont toujours les autres. Chaque fois que vous le pouvez, faites le contraire des autres: à contre-courant, vous gagnerez du temps et vous vous énerverez moins. Cela se vérifie aussi sur la route.
Au sommaire de cette même édition de La Nation:
- Caisse publique – Editorial, Olivier Delacrétaz
- Le shootoir à Oscar – Guy Delacrétaz
- Fritz Warmbrodt – Daniel Laufer
- Voies impénétrables – Jacques Perrin
- Vitalité campagnarde: Villarzel fête ses 800 ans – Yves Gerhard
- Les Helvètes au Mormont – Antoine Rochat
- Les Chambres jettent le (futur) bébé avec l’eau du bain – Cédric Cossy
- Du «fédéraliste, mais… » au bailli fédéral des langues – Revue de presse, Ernest Jomini
- Un avis raisonnable au Conseil national – Revue de presse, Ernest Jomini
- Artémis, l’étrange «vedette» du Léman – Revue de presse, Ernest Jomini
- Concours d’architecture publique – Revue de presse, Philippe Ramelet
- PDC vaudois: l’attrait du pouvoir divise hommes et Pays – Félicien Monnier
- Une nouvelle étape majeure, un essor magnifique – Jean-Jacques Rapin