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Vie des Cahiers de la Renaissance vaudoise

Benoît Meister
La Nation n° 2002 3 octobre 2014

Connaissez-vous les Cahiers de la Renaissance vaudoise? Maison d’édition discrète peut-être, vu son rythme de publication – entre deux et quatre ouvrages par année –, elle a toutefois pour elle sa longévité, qui n’a rien à envier à La Nation. Fondée en 1926, elle contribue à la lutte politique de notre journal pour la défense et l’illustration du Pays de Vaud. Elle compte à ce jour cent cinquante- deux ouvrages. Tous ceux qui la font vivre sont des bénévoles, l’imprimeur excepté.

Qu’on ne s’y trompe pas cependant: les Cahiers de la Renaissance vaudoise ne font pas que seconder l’action politique de la Ligue vaudoise. Certes nous publions des textes qui traitent en profondeur de questions politiques d’actualité: ainsi, récemment, Servir pour être libres a combattu l’initiative lancée par le GSsA pour l’abrogation du service militaire obligatoire. L’ouvrage a réuni huit contributeurs, parmi lesquels quelques chefs de notre armée qui ont démontré chacun selon un angle original la nécessité de conserver une armée de milice pour la sécurité de notre pays. On a pu également argumenter que la neutralité helvétique, loin d’être une attitude de repliement égoïste, représentait un engagement international et un facteur de paix dans le monde.

Les Cahiers peuvent également traiter d’une question politique moins directement. Alors que s’affrontaient les défenseurs et les opposants de la nouvelle loi scolaire, dite LEO, nous publiions une Lettre aux parents de mes élèves, signée Jean-Blaise Rochat, enseignant au secondaire I depuis plus de trente ans. Avec la sagesse et la mesure que donne l’expérience, mais aussi avec un amour de sa tâche demeuré intact et une sympathie évidente pour ses élèves, il s’adressait aux parents de ces derniers pour parler des joies et des peines de son métier. En y faisant à peine allusion, il montrait que la nouvelle loi sur l’école n’allait pas dans le bon sens. Davantage, il pouvait redonner le goût du métier aux enseignants qui le lisaient, et tempérer les ardeurs de tous ceux qui pensaient que les maîtres étaient surtout des fainéants. Cette lettre avait en réalité de nombreux destinataires.

On défend ainsi un pays, et on l’illustre en publiant ses écrivains, ses poètes: rappelons que Jacques Chessex, Maurice Chappaz et Anne-Lise Grobéty, pour ne citer qu’eux, ont été publiés aux Cahiers de la Renaissance vaudoise, alors dirigés par Bertil Galland. A partir de 1972, la politique est revenue au premier plan, mais la littérature n’a pas été complètement évincée. En témoigne la première édition, et la seule à ce jour, des Œuvres complètes de Paul Budry, qui, en trois beaux volumes, recueillent notamment les histoires savoureuses de l’écrivain et ses pénétrantes critiques artistiques des principaux peintres vaudois (Bocion, Vallotton, Auberjonois, beaucoup d’autres encore).

Œuvres complètes de Budry, du moins pouvait-on le penser jusqu’à la parution dans notre collection, en janvier dernier, du quatrième et dernier tome intitulé La Suisse est belle. L’ouvrage réunit les «textes touristiques» que Paul Budry a publiés entre 1934 et 1945 dans la Revue mensuelle de l’Office national suisse du tourisme, cette revue qui était suspendue au crochet à habits dans les trains… «Littérature de plein air, de santé, d’optimisme, de découvertes inédites, dans un monde qui se trouve à notre porte»: ainsi Yves Gerhard, éditeur de ce volume et des trois précédents, évoque-t-il ces textes de l’écrivain vaudois.

Notre prochaine publication, prévue pour cet automne, se propose de reprendre un certains nombres d’articles théologiques de Marcel Regamey, le fondateur de notre mouvement. Réjouissez- vous! Vous y découvrirez une pensée lumineuse, forte et originale sur les questions théologiques les plus délicates, sur le dialogue œcuménique, les relations entre la foi et la politique, les idéologies du national-socialisme et du communisme – en place au moment où paraissaient ces articles – vues par l’auteur comme des succédanés modernes de la foi. Assurément ces textes, qui n’ont pas pris une ride, n’ont pas encore donné tous leurs fruits.

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