Politiquement correct
Nous avons vu à la télévision une adaptation récente (et plutôt médiocre) du célèbre roman policier d’Agatha Christie, Les dix petits nègres. Surprise: la fameuse «île du Nègre» sur laquelle se déroule l’histoire ne s’appelle plus ainsi, mais «île du Soldat»; pour ce qui est de la non moins fameuse comptine des Dix petits nègres qui commence par ces paroles: Dix petits nègres s’en allèrent dîner. L’un d’eux étouffa et il n’en resta plus que neuf…, cela devient: Dix petits soldats s’en allèrent dîner. L’un d’eux étouffa et il n’en resta plus que neuf… Quant aux dix figurines de porcelaine disparaissant l’une après l’autre en même temps que les protagonistes de l’histoire meurent, elles représentent évidemment des soldats et non plus des «nègres».
Il y a de cela bien quelques années, l’antiracisme avait déjà frappé quand la (délicieuse) Tête au choco avait remplacé la (non moins délicieuse) Tête de nègre. Décidément, on n’arrête pas le «politiquement correct».
Au sommaire de cette même édition de La Nation:
- De l’appropriation culturelle – Editorial, Olivier Delacrétaz
- La naturalisation: affaire d’intégration ou d’assimilation? – Denis Ramelet
- Lettre à un chrétien non pratiquant – Henri Laufer
- «La Coach» de Nicolas Verdan – Vincent Hort
- Du quatuor au trio – Frédéric Monnier
- NON aux vélos fédéraux – Antoine Rochat
- Bruno Latour et la sociologie constructiviste – Valentine Perrot
- La démocratie, triomphante et chancelante – Jacques Perrin
- Occident express 12 – David Laufer
- Eloge de la publicité – Le Coin du Ronchon