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Une pandémie qui fait mauvais genre

Le Coin du Ronchon
La Nation n° 2149 22 mai 2020

Enfin! Après tant d’incertitudes, de théories, de rumeurs et de discours invérifiables à propos de ce fichu machin dont même les rédacteurs de La Nation ne veulent plus entendre parler, voici enfin une affirmation solide, scientifique, factuelle, sérieuse, indiscutable et surtout utile, émanant d’une autorité incontestée.

L’Académie française a en effet déclaré que l’expression «Covid-19», abréviation de coronavirus disease, ou «maladie du coronavirus», est de genre féminin, puisque «maladie» est de genre féminin. Quelles que soient vos opinions sur le confinement, sur l’origine chinoise du virus, sur le modèle suédois ou sur le docteur Raoult, vous devriez donc dire «la Covid-19».

Cet usage a été adopté au Québec, sans même attendre l’avis de l’Académie. En Europe, la sentence pertinente des gardiens de la langue française arrive un peu tard, car l’usage du masculin s’est déjà répandu – sous la double influence, sans doute, d’une société indécrottablement patriarcale et d’un féminisme s’offusquant qu’on attribue son genre aux catastrophes. Pour les éditorialistes de chez nous qui persistent à vouloir évoquer ce sujet – mais est-ce bien nécessaire? –, un dilemme se présente: suivre la recommandation logique de l’Académie, ou suivre un usage solidement ancré dans les mœurs depuis deux mois?

Le verdict est sans appel: «la Covid-19», ça ne passe pas. Ça a l’air bizarre et ce n’est pas dans nos habitudes. Et personne, ici, n’a envie de changer ses habitudes.

Faut-il regretter que nos contemporains soient si peu sensibles au plaisir du bien parler? Ou se réjouir de voir les esprits les plus modernes se révéler, parfois, définitivement rétifs au changement?

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