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Eloge des pincettes

Le Coin du Ronchon
La Nation n° 2207 12 août 2022

Que ferait la presse sans pincettes? Les pincettes sont indispensables lorsqu’il s’agit d’annoncer des nouvelles qui – oh horreur! – sont moins mauvaises que voulu, voire affreusement positives, et qu’on ne sait pas comment maintenir le lecteur dans sa si rassurante angoisse perpétuelle.

Ainsi, il y a environ un mois, lorsque le nombre des contaminations au Covid – déjà tombé à un niveau qui n’inquiétait plus grand monde – a recommencé à reculer, nous avons pu lire que la Suisse «semblait» avoir atteint son pic Covid et que cette information était «à prendre avec des pincettes».

Les pincettes aident à tenir le public en haleine. Lorsque les choses vont mal, elles vont mal; pas besoin de pincettes. Mais lorsqu’elles vont bien, alors elles semblent aller bien et on fait aussitôt intervenir les fameuses pincettes, pour laisser planer le suspense, pour que personne ne se réjouisse trop vite, et pour ne pas trop déstabiliser les esprits anxieux qui ne parcourent les journaux que pour y trouver l’essence de leur anxiété.

On comprend aussi pourquoi l’excellent Daniel Koch, qui fut le «Monsieur Covid» de la Confédération aux premières heures de la pandémie et la bête noire de certains militants anti-Covid, est devenu aujourd’hui la bête noire des virologues-apocalypsologues après qu’il a déclaré que le coronavirus n’était désormais «pas plus dangereux qu’une grippe». Diable, un expert qui ne prophétise pas perpétuellement des catastrophes doit être pris avec des pincettes.

A bien y réfléchir, l’abondance de pincettes est un signe que, contrairement aux apparences, le monde ne va pas trop mal.

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