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Encore le gymnase en quatre ans et nouvelles surprises

Yves Gerhard
La Nation n° 2210 23 septembre 2022

Nous avons déjà dit tous les inconvénients et le peu de profit qui se trouvent dans le projet de prolonger le gymnase à quatre ans (La Nation n° 2135 du 8 novembre 2019, www.ligue-vaudoise.ch/nation/articles/4314). Une consultation fédérale est en cours sur une nouvelle ordonnance sur la reconnaissance des certificats de maturité. Un certain nombre de questions sont posées, auxquelles la Ligue vaudoise répondra en tant que telle. Nous nous contenterons de relever quelques surprises. Parmi les bonnes, relevons les éléments contenus dans l’article 8: «encourager leur ouverture d’esprit, leur esprit critique et leur capacité de jugement […] en évitant la spécialisation ou l’anticipation de connaissances ou d’aptitudes professionnelles».

Revenons à la prolongation de la durée du gymnase. Dans notre Canton, les trois dernières années de la scolarité obligatoire distinguent la voie prégymnasiale et la voie générale. Les élèves passent leur maturité après six ans de scolarité spécifique, et cela suffit largement. Si les bureaux fédéraux veulent «améliorer la comparabilité des certificats de maturité» (sic), on peut imaginer des solutions moins onéreuses. Même si quelques sujets et quelques lectures supplémentaires pouvaient être traités lors de cette quatrième année d’études au gymnase, les élèves n’en seraient pas meilleurs ni plus aptes pour les études supérieures. Rappelons ici que les gymnasiens doivent se présenter à des épreuves dans quinze disciplines, qui sont notées. Il y a un moment dans la vie où le jeune doit se spécialiser, se préparer à exercer une profession et entrer dans la vie active: on ne peut pas retarder d’un an ce passage.

Certains prétendent qu’allonger les études gymnasiales permettra d’ouvrir plus largement les portes des études supérieures. Si les cantons de Vaud et de Genève dispensent trois fois plus de certificats de maturité que Saint-Gall ou Glaris, on peut difficilement affirmer qu’ici, les études secondaires sont trop sélectives. La différence vient du fait que les meilleurs élèves de Suisse orientale font des apprentissages… dans lesquels ils excellent. Tant mieux! La proximité géographique des quatre universités romandes et de l’EPFL a un fort pouvoir d’attraction aussi.

La consultation propose d’allonger la liste des options spécifiques (art. 14). Ce n’est souhaitable ni pour l’organisation interne des écoles, déjà fort compliquée, ni pour les besoins de la formation. Les options complémentaires, que l’élève choisit en dernière année, suffisent pour ces disciplines. Le Canton de Vaud en offre dix, ce qui est déjà beaucoup. Genève a eu raison de ne pas y inscrire la philosophie, que ce canton a considérée comme discipline fondamentale nécessaire à tous les élèves avec nombre d’heures élevé. Si la Confédération n’arrête pas la liste des options complémentaires (art. 15 et 16), cela laisse aux cantons une marge de manœuvre appréciable: c’est une bonne surprise!

Mauvaise surprise en revanche dans les pourcentages des divers groupes de disciplines (art. 20), qui devraient rester au statu quo: il n’y a aucune raison de diminuer la part des trois langues au profit des sciences humaines et des disciplines artistiques. De plus, les enseignements interdisciplinaires, qui sont de la compétence de chaque école, ne doivent pas entrer dans ces pourcentages obligatoires (art. 22).

Très mauvaise surprise dans la suppression, selon la variante 1, de l’examen oral et écrit dans le domaine de la langue 3 (anglais ou latin ou grec). La variante 2 de l’art. 26  permettrait de maintenir cet examen, par une compétence cantonale qu’il s’agira de saisir. Mais remplacer les examens de langue 3 par une épreuve écrite d’informatique ou de science expérimentale, et y ajouter un sixième écrit dans le domaine des sciences humaines, sont des propositions à écarter avec la plus grande fermeté.

Une période de 12 ans est réservée aux cantons qui proposent un plan d’études en trois ans (Vaud, Neuchâtel, Jura) pour adapter leurs écoles, mais les actuels responsables ne peuvent pas simplement reporter la charge des décisions et des dépenses sur leurs successeurs!

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