Pour un boycott intégral de tout

Beaucoup de gens boycottent les matches¹ de football qui se déroulent en ce moment au Qatar. Certains agissent par principe, considérant que tout événement sportif mérite boycott et que la beauté du Qatar ne suffit pas à justifier une exception. D’autres sont mus par un élan moral, bien décidés à manifester leur désapprobation face à un pays qui occupe une très mauvaise place – la 126e – dans le classement des Etats en fonction de leur degré de démocratie, classement établi par The Economist Intelligence Unit et faisant référence en Occident.

Un interlocuteur facétieux nous fait remarquer que, dans ce même classement moral, l’Egypte figure au 138e rang, soit douze places derrière le Qatar, et qu’on aurait par conséquent dû boycotter avec d’autant plus d’indignation la Conférence sur les changements climatiques («COP-27») qui s’est tenue dans la première quinzaine de novembre à Charm el-Cheikh. Cette pointe d’ironie est joliment trouvée!

Pour notre part, nous considérons les choses sous un angle un peu différent, à savoir qu’il existe de nombreux bons motifs de boycotter une conférence sur le climat et que le charme de l’Egypte ne suffit pas à justifier une exception.

¹       Les dictionnaires nous disent que le pluriel «français» (matchs) est désormais préférable au pluriel «anglais» (matches), ce qui laisse à penser que le pluriel anglais fut tout de même de rigueur à une époque où chacun savait écrire correctement. Le critère déterminant de notre choix est que la phrase en question est déjà remplie de mots anglais.