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Mehdi-Emmanuel

Jean-Blaise Rochat
La Nation n° 2220 10 février 2023

Mehdi est un prénom arabe qui signifie «homme guidé par Dieu»; le sens d’Emmanuel, d’origine hébraïque, est «Dieu avec nous». Ces noms résument l’itinéraire spirituel de Mehdi-Emmanuel Djaadi, comédien formé à Valence et à Lausanne. Seul en scène, sans décor, son spectacle raconte, sous le titre contestable de Coming out, sa conversion de l’islam au catholicisme, en passant par le protestantisme. Trois récentes représentations au Centre culturel des Terreaux ont fait salle comble.

Mehdi-Emmanuel est en quête de Dieu depuis son enfance de musulman fervent dans la banlieue de Saint-Etienne. Sa personnalité dégage un charisme exceptionnel qui crée un contact immédiat avec le public qu’il se plaît à faire rire ou à bousculer. Son talent d’acteur trace à grands traits des caricatures parfois cruelles mais toujours bienveillantes de chrétiens typés, de l’évangélique évaporé au catho tradi versaillais raidi dans ses certitudes.

Le spectacle est ponctué de quatre moments d’émotion intense, quand la religion est prise au sérieux: Mehdi-Emmanuel prend le micro et psalmodie en arabe l’appel du muezzin; le public retient son souffle devant la noblesse rugueuse de ce chant. Ensuite, il nous parle de la Bible offerte par un pasteur, et lit un lumineux passage de l’Evangile de saint Marc. Une retraite à l’abbaye cistercienne de Sept-Fonts lui fait découvrir la splendeur de la liturgie et du chant grégorien: en illustration, il nous livre un Salve Regina, contemplatif et apaisant. Le spectacle s’achève au jour du mariage de Mehdi-Emmanuel. Le père a accepté la conversion de son fils, il est présent à la célébration, mais il exprime sa crainte: «Mehdi, j’ai peur que tu ailles en Enfer.»

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