Wok·e: encore un péril jaune
Lorsqu’on parle de wokisme, les personnes non averties (ou non éveillées) pourraient penser qu’il s’agit d’un art traditionnel chinois consistant à préparer le repas du soir dans un wok, marmite profonde à fond arrondi couramment utilisé dans les techniques de cuisson chinoises: sautés, cuisson à la vapeur ou à la poêle, friture, pochage, ébullition, braisage, fumage, préparation de soupes, etc.
Ce n’est pas tout à fait ça, bien sûr, et d’ailleurs la Chine est aujourd’hui moins réputée pour ses casseroles que pour ses ballons (on trouve des ballons made in China sur presque tous les terrains de foot et désormais aussi dans le ciel américain).
Et pourtant… Quels sont les préceptes de la religion woke? Du passé faisons table rase! De l’histoire faisons table rase! De l’orthographe et de la grammaire faisons table rase! De la biologie faisons table rase! Et qu’est-ce qu’on met ensuite sur une table rase? Un wok.
On ne nous ôtera donc pas de la tête que ce nouveau virus qui attaque l’intelligence et la rationalité pourrait trouver son origine non dans le Bronx ou dans les universités américaines, mais dans les éternuements sournois de quelque pangolin de l’Empire du Milieu.
On en voudra pour preuve que l’écriture inclusive, par exemple, n’est guère plus facile à déchiffrer que le chinois traditionnel. En outre, le concept de wokisme reste étroitement lié au wok puisqu’il consiste à faire sauter les repères, à mettre en ébullition la société, à enfumer les esprits et à ramollir les durs-à-cuire.
Au sommaire de cette même édition de La Nation:
- Pendant ce temps-là à Dorigny – Editorial, Félicien Monnier
- De quoi le féminisme est-il le nom? – Olivier Moos
- Le sexe des mots – Jean-Blaise Rochat
- D’une lutte à l’autre – Olivier Delacrétaz
- La liberté comme non-domination – Benjamin Ansermet
- Les «faiseurs de Suisses» sont toujours là – Jean-François Cavin
- La dérive idéologique de la HEP Vaud – Anonyme