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L’Allemagne lave plus blanc

Philippe RameletRevue de presse
La Nation n° 1884 12 mars 2010
Dans Commentaires.com du 4 mars, Jean-Philippe Chenaux lève un joli lièvre:

Pour mener l’assaut contre la place financière helvétique et son secret bancaire, l’Allemagne recourt volontiers au langage de la morale. Elle n’est pourtant pas, en cette matière, un parangon de vertu. Outre le fait qu’elle pratique le recel en achetant des listes de clients dérobées aux banques suisses, ce qui est problématique pour un Etat de droit, voilà qu’elle apparaît dans le cadre de l’OCDE comme un éminent acteur du blanchiment d’argent sale. C’est ce qui ressort d’un rapport semi-confidentiel du Groupe d’action financière (GAFI), organisme intergouvernemental de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Au secrétariat du GAFI, à Paris, on indique qu’aucune reproduction ou traduction de ce rapport ne peut être faite sans autorisation écrite préalable. Il n’empêche que les conclusions du document ont filtré sur la grande chaîne allemande ZDF, le 18 février, et dans le Stern du 20 février.

Curieusement, ces informations ont été ignorées par nos médias, presse financière comprise…

Un expert suisse en matière de lutte contre le blanchiment, Daniel Thelesklaf, codirecteur du Basel Institute on Governance, proche de l’Université de Bâle, n’a pas hésité à déclarer sur ZDF et au Stern: «Si j’étais un blanchisseur d’argent, il y a longtemps que je n’irais plus au Liechtenstein, mais en Allemagne»!…

C’est ainsi que l’arbre de l’évasion fiscale cache la forêt du blanchiment de capitaux. Un blanchiment lié à la criminalité organisée, au trafic de drogue et à la criminalité économique internationale, toutes activités dont les bénéfices sont aisément recyclables en République fédérale, ce qui n’est pas le cas en Suisse. Où est la morale dans cette histoire?

Nulle part, bien sûr! Mais la morale de cette histoire se trouve dans la citation de Thucydide par laquelle le journaliste ouvre son article: «Le fort fait ce qu’il a le pouvoir de faire, le faible accepte ce qu’il ne peut qu’accepter.»

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