Identification
Veuillez vous identifier

Mot de passe oublié?
Rechercher


Recherche avancée

Des talibans de grand-papa contre les émeutes raciales

Le Coin du Ronchon
La Nation n° 1884 12 mars 2010
Il y a des plaisanteries fort usées mais qui continuent d'amuser. Par exemple, vous prenez un journaliste de L'Hebdo (ça peut marcher avec n'importe quel journaliste, mais ceux de L'Hebdo sont particulièrement n'importe lesquels), vous lui susurrez à l'oreille les trois lettres «UDC» et vous le regardez démarrer en trombe, tourner en rond rageusement, grogner et gratter le sol comme un sanglier furieux. C'est divertissant. Vous pouvez recommencer l'opération vingt fois, cent fois, ça marche toujours.

Ça a encore marché il y a deux semaines, lorsqu'on a vu le vaillant hebdomadaire se lancer dans une diatribe terrible contre «l'armée de grand-papa» prônée, paraît-il, par le conseiller fédéral Ueli Maurer. Cette vision de l'armée, nous dit-on, «affole les militaires et autres spécialistes de la sécurité». Dépassée, surannée, inadaptée, «l'armée de grand-papa» style UDC empêcherait la Suisse de se défendre contre les «nouvelles menaces qui la guettent vraiment», au rang desquelles le journaliste de service cite «la montée en puissance de la criminalité organisée, notamment italienne, russe et chinoise en Suisse, l’immigration incontrôlée, les émeutes sociales et raciales».

Donc, si l'on comprend bien, les parangons de la Suisse progressiste et ouverte sont convaincus que nous nous trouvons aujourd'hui menacés par la criminalité étrangère et par une immigration incontrôlée susceptible de déboucher sur des émeutes raciales auxquelles seul un engagement de l'armée pourrait faire face. Et ils critiquent vertement l'UDC qui ne fait rien pour contrer ce danger. La thèse est originale. Est-on vraiment sûr que L'Hebdo est bon pour la tête?

Le plus remarquable est que l'auteur de l'article – sans doute tenté, dans la foulée, de jouer sur la peur des musulmans – conclut que l'armée voulue par Ueli Maurer est une «armée de talibans». Des talibans de grand-papa, donc. La conclusion se veut ironique car, dans l'esprit quelque peu raciste du journaliste, les Talibans ne sont que de ridicules va-nus-pieds sous-développés. Dans la réalité, faut-il le préciser, ces va-nus-pieds sous-développés ont réussi à résister depuis de nombreuses années aux armées les plus puissantes du monde. N'est-ce pas là un bel hommage à notre «armée de grand-papa»?

Vous avez de la chance, cet article est en accès public. Mais La Nation a besoin d'abonnés, n'hésitez pas à remplir le formulaire ci-dessous.
*


 
  *        
*
*
*
*
*
*
* champs obligatoires
Au sommaire de cette même édition de La Nation: