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Se battre ou capituler?

Ernest JominiRevue de presse
La Nation n° 1948 24 août 2012

Les récents accords sur les questions bancaires et fiscales que la Suisse est en train de conclure avec les Etats-Unis et certains pays européens suscitent une très vive réaction de M.

Pascal Décaillet («Les séraphins de la perfection morale», Le Nouvelliste du 17 août):

[…] Comment Eveline Widmer-Schlumpf a-t-elle pu, à ce point, se laisser avoir? Que fait Didier Burkhalter? Existe-t-il, d’ailleurs, vit-il? Quelle est la stratégie d’ensemble du Conseil fédéral? Réponse: néant.

Notre pays est en train de vivre, autour de sa place financière, des attaques d’une violence inouïe. Les pays d’où proviennent ces salves, à commencer par les Etats-Unis, n’ont strictement aucune leçon à nous donner en termes de moralité financière. Ne parlons pas de la Grande-Bretagne. Encore moins de la France, dont la gestion des finances publiques, depuis des décennies, sous la droite comme sous la gauche, est catastrophique. Et qui ne cherche, par ses actions contre la Suisse, qu’à se renflouer. C’est cela la vérité des choses, cela et rien d’autre.

Face à cette guerre – c’en est une, et sur plusieurs fronts –, tout pays normalement constitué réagirait par la guerre. […] En guerre, il faut une stratégie, une cellule de crise, une vision claire, une volonté inébranlable de défendre les intérêts du pays. Franchement, vous sentez cette ivresse dionysiaque chez Mme Widmer-Schlumpf? Chez M. Burkhalter? […]

Il est de bon ton, chez les historiens dits «engagés», de reprocher au Conseil fédéral de 1939-1945 d’avoir manqué de fermeté face à certaines exigences du pouvoir hitlérien. Comparés à la mollesse de notre actuel gouvernement fédéral, leurs prédécesseurs d’alors font figure de héros de la résistance. Puis M. Décaillet poursuit:

Le pire, ce sont les ennemis de l’intérieur. Les gentils moralisateurs. Ceux qui, en pleine guerre, alors qu’il faut monter au front et parer au plus pressé, nous dispensent la leçon sur la Suisse pourrie, la Suisse qui doit se mettre au diapason, la Suisse qui doit accepter toutes les exigences de nos chers voisins. Ces puristes de la morale abstraite, ces séraphins de la perfection, ont-ils seulement compris que nous étions en guerre? Que certains ont décidé, là-bas, en invoquant le paravent de l’éthique, d’avoir notre peau? Ne voient-ils pas, ces braves gens, que l’Histoire humaine n’est rien d’autre qu’une succession de rapports de force? Quelle culture historique ont-ils? […]

Beaucoup de nos maîtres à penser, dissertant sur ces conflits avec l’étranger, n’ont qu’une solution à proposer: adhérons à l’Europe et acceptons-en les règles! Capitulons, il n’y aura plus de problèmes!

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