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Solutions pour transpirer

Rédaction
La Nation n° 2024 7 août 2015

(Réponses aux problèmes qui vous ont fait transpirer dans notre précédente édition)

Réponse 1

L’orage le plus bénin amène dix millimètres d’eau au mètre carré, ce qui correspond à trois mille litres sur votre pelouse préférée. Ce sont donc deux cent arrosoirs que vous devrez remplir, porter et répandre. Commencez suffisamment tôt, sinon la soirée n’y suffira pas.

L’emploi d’un arroseur automatique permettra de réduire votre peine pour le même résultat. Mais les plus fainéants ne feront rien: un gazon jaune cesse de pousser, ce qui leur économise la corvée de la tonte. Et, miracle, le gazon reverdira après les premières pluies!

Réponse 2

Un frigo produit du froid en son intérieur en rejetant la quantité équivalente de chaleur à l’extérieur. Pour ce faire, il utilise un compresseur dont la consommation électrique finit aussi en chaleur. Ouvrir la porte de son frigo contribue donc à réchauffer la pièce dans laquelle il se trouve.

Refermez vite sa porte, même si c’est agaçant de donner raison à vos insupportables voisins écolo-moralisateurs. Consolez-vous en pensant que vous échappez au bien-être défini par les statisticiens: vivre la tête dans le congélateur et les pieds dans le four.

Réponse 3

Je ne connais pas beaucoup d’assoiffés par la chaleur capables d’observer sobrement la glace fondre dans leur verre sans y toucher! En supposant que vous appartenez à cette catégorie d’êtres supérieurs, vous constaterez que le niveau reste inchangé: si les glaçons flottent, c’est qu’ils sont moins denses que l’eau. Une fois transformés en eau, celle ci occupe exactement le «liquide déplacé» précédemment par la glace.

Ces mêmes glaçons ne flottent pas dans un whisky qui se respecte: la densité d’un pur malt à 42 degrés est inférieure à celle de la glace. De plus, lorsqu’on ajoute de l’eau à une préparation alcoolique, le volume final est inférieur à la somme des deux volumes initiaux. La contraction liée à la fonte du glaçon, ajoutée à celle causée par la dilution, fera que le niveau baisse sans que vous n’ayez rien bu. Savoir ceci vous évite de croire que votre invité a impoliment bu dans votre verre lorsque vous êtes allés rechercher des cacahuètes.

Ceci dit, mettre de la glace dans un pur malt est parfaitement iconoclaste, voire blasphématoire.

Réponse 4

Le métabolisme d’un humain au repos dégage environ 125 watts. On se sent ainsi parfaitement à l’aise aux environs de 25°C, lorsque les pertes thermiques corporelles compensent exactement ce chauffage interne. Dans un environnement à 37°C, cette puissance doit être compensée par l’évaporation de près de deux décis d’eau à l’heure pour éviter la surchauffe. Soumis à des températures plus élevées, le corps absorbera 10 à 20 watts supplémentaires pour chaque degré au-dessus de la température corporelle, ce qui nécessitera l’évaporation de 20 ml de plus par heure et par degré. A 40 degrés, il faudra boire au minimum trois décis à l’heure pour rester hydraté, le double en cas d’activité physique ou d’exposition au soleil.

Veillez à débranchez votre ventilateur! Il vous réchaufferait d’un flux d’air dépassant votre température corporelle.

Quant à la gourde en cuir, son eau est bel et bien fraîche, mais son goût de cuir moisi pousse à une consommation parcimonieuse.

Réponse 5

Depuis 1947, le tonneau aura connu 67 dilutions successives, chacune faisant diminuer la quantité du millésime initial de moitié. Il ne reste donc en 2015 que quelque 20 000 molécules du vin de 1947 dans votre gobelet d’un déci.

Dans quinze ans, il restera statistiquement moins d’une molécule du vin originel dans votre verre, vraisemblablement d’eau qui plus est. On quitte dès lors l’œnologie pour rentrer dans l’homéopathie.

Un conseil: quelle que soit votre appréciation lors de la dégustation, complimentez votre hôte et laissez-le railler le «vaudois capsulé», sous peine de finir cloué à la matze du village ou encorné par une vache d’Hérens.

Réponse 6

750 000 Vaudois d’un poids moyen de septante kilos occupent un volume de 52 500 m3. Rapporté à la surface du lac (580 km2), ce volume immergé ne hausserait même pas le niveau d’un dixième de millimètre!

En supposant qu’ils aillent tous se tremper au lac de Joux (9,5 km2), le niveau monterait de 5 à 6 mm. Même s’ils se jettent simultanément à l’eau au Pont, le tsunami atteignant Le Sentier ne devrait pas excéder un mètre.

Les Combiers, qui en ont vu d’autres avec les Lausannois et les Genevois, s’en remettront…

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