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Divine surprise

Olivier Delacrétaz
La Nation n° 2024 7 août 2015

Nous sommes tombés sur cette critique fort intéressante de la démocratie française:

La démocratie comporte toujours une forme d’incomplétude, car elle ne se suffit pas à elle-même. Il y a dans le processus démocratique et dans son fonctionnement un absent. Dans la politique française, cet absent est la figure du roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n’a pas voulu la mort. La Terreur a creusé un vide émotionnel, imaginaire, collectif: le roi n’est plus là! On a essayé ensuite de réinvestir ce vide, d’y placer d’autres figures: ce sont les moments napoléonien et gaulliste, notamment. Le reste du temps, la démocratie française ne remplit pas l’espace. On le voit bien avec l’interrogation permanente sur la figure présidentielle, qui vaut depuis le départ du général de Gaulle. Après lui, la normalisation de la figure présidentielle a réinstallé un siège vide au cœur de la vie politique. Pourtant, ce qu’on attend du président de la République, c’est qu’il occupe cette fonction. Tout s’est construit sur ce malentendu.

Qui a déclaré cela? Le comte de Paris? Le rédacteur en chef de l’Action française ? Vous n’y êtes pas. Au vrai, personne ne pourrait y être.

Ce philosophe incorrect, ce politique perspicace qui a perçu que l’essence de la monarchie, c’est d’être, et d’être là, et d’occuper le siège pour éviter les querelles sanglantes autour du siège, c’est M. Emmanuel Macron, ancien secrétaire général adjoint de la présidence de la République, actuel ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique, interviewé par le journal Le 1 du 8 juillet.

Les Etats se perpétuent selon les principes qui les ont fondés. La France est et reste monarchique. Cette reconnaissance de la part d’un socialiste libéral est impressionnante.

Cela dit, sa critique de la «normalisation de la figure présidentielle» pourrait bien écourter son mandat.

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