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François Hollande, un parmi d’autres

Olivier Delacrétaz
La Nation n° 2024 7 août 2015

On critique le président Hollande. Il y a certes quelques raisons à cela. Il appauvrit les classes moyennes sans enrichir les pauvres. Il précarise les petites et moyennes entreprises et fait partir les grandes. Il n’a pas osé le geste politique salvateur qui eût été de serrer à fond la vis à ces Etats dans l’Etat que sont les mammouths syndicaux, la bureaucratie centrale et les partis. Il laisse ces parasites se repaître des dépouilles de ce qui reste d’un grand pays, successeurs des grands prédateurs féodaux pour qui la France n’avait aucun sens et le bien commun aucune réalité.

Il a refilé la responsabilité de l’Education nationale à trois ministres successifs, chacun plus incompétent que le précédent, qui se sont tous hâtés de prendre, sans rien y comprendre, des décisions obérant dramatiquement l’avenir. Il faut entendre la petite dernière, Mme Vallaud-Belkacem, répéter laborieusement les poncifs pédagogistes les plus délirants.

Tout en démantelant l’armée, il a lancé la France dans des aventures guerrières incertaines.

Pour le surplus, il passe son temps entre les commémorations, les déclarations compassionnelles et les affaires d’alcôve.

Mais après tout, il pensait peut-être vraiment, en bon socialiste, qu’il suffisait de promettre pour que la chose promise se réalise. Il aura été encore plus surpris que les autres de constater que l’Etat-Providence n’était pas providentiel.

De plus, il n’a rien fait de mal, idéologiquement parlant, en parrainant le mariage homosexuel, lequel annonce avec certitude l’adoption par les couples nouvellement créés et la gestation pour autrui. Il n’a fait que mettre en œuvre le principe égalitaire, épine dorsale de l’idéologie dominante, qui impose de traiter toute chose sous l’angle du droit individuel. Que cette approche annonce la destruction des communautés humaines, notamment familiales et nationale, toutes hiérarchiques et fondées sur des différences de nature et de statut, il n’est pas le seul à ne pas s’en rendre compte.

Au fond, que fait-il que ses prédécesseurs n’ont pas fait? M. Sarkozy, certes moins rondouillard et plus pétulant, a fermé un grand nombre de casernes, bombardé la Libye – irrattrapable imbécillité politique – avec les conséquences que l’on sait et qu’on n’a pas fini de déguster, raté la lutte contre le chômage. Peut-être que lui croyait moins que M. Hollande à ses promesses. Le cynisme en plus.

Prenons le président Giscard, qui a dépénalisé l’avortement et couvé la réforme Haby, mort programmée de l’école française traditionnelle, le président Mitterrand, qui a inauguré son règne en engageant deux cent mille fonctionnaires inutiles mais reconnaissants, le gaulliste Chirac qui a supprimé la conscription générale et lâché «sans états d’âme» sur Maastricht. Chaque président a apporté, dirait M. Prud’homme, sa pierre à la destruction de l’édifice millénaire.

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