Pour une écologie nationale
M. Félicien Monnier, président de la Ligue vaudoise, ouvre les feux de «Pagus. De la terre au pays», la nouvelle collection des Cahiers de la Renaissance vaudoise, avec le volume n°155 intitulé «Pour une écologie politique nationale». La thèse principale de l’ouvrage est qu’en matière écologique, peut-être plus encore qu’ailleurs, on ne peut déployer une activité politique significative que dans son environnement concret. Il faut pour cela s’appuyer sur ce que nous offrent une histoire et un territoire particuliers, en l’occurrence le Pays de Vaud et ses institutions.
M. Monnier commence son argumentaire par un rappel des conditions philosophiques ayant permis à la Modernité d’oublier le sens des limites et de faire preuve de cet esprit de démesure si criant dans les ambitions techniciennes contemporaines. Alors que l’homme traditionnel, certes créature supérieure, avait à charge le soin du reste de la Création, l’homme moderne s’est en effet progressivement découvert «comme maître et possesseur de la nature», selon la célèbre formule de Descartes.
Au rebours de cette conception, l’auteur reprend son propos par une description sensible de la beauté de notre Pays et de sa profondeur historique, retraçant les délinéaments de notre territoire et les grandes étapes de son développement temporel. Pas de démesure planétaire ni de point de vue satellitaire: il suffit ici de lever les yeux sur le Pays et les marques de son passé pour éprouver concrètement sa réalité.
Après une synthèse de ces approches philosophique, géographique et historique, Félicien Monnier achève son ouvrage sur un passage en revue des instruments qui permettent d’agir en faveur de l’organisation, de la mise en valeur et de la conservation de notre environnement naturel. Est rappelée l’importance de la souveraineté – des frontières fédérales notamment – et du fédéralisme comme levier d’actions politico-juridiques in concreto, ainsi que celle des communautés intermédiaires en charge de portions de notre Pays, en premier chef les communes.
«Pour une écologie politique nationale» est à la fois un traité de philosophie politique, un rappel poétique, et parfois nécessaire, des contours et de l’histoire du Canton de Vaud, et un guide d’action pratique. Loin d’encourager un militantisme infécond et adolescent, ou d’en appeler aux abstractions technocratiques de gestionnaires mondialistes – finalement pénétrés l’un comme l’autre de cet esprit de démesure qu’ils abhorrent par ailleurs en la Modernité –, ce livre est un appel franc aux jeunes gens sincèrement préoccupés par l’avenir de leur pays à s’insérer dans la réalité communautaire dont ils ont hérité, pour la cultiver de la meilleure des façons.
Au sommaire de cette même édition de La Nation:
- Neutralité – Editorial, Félicien Monnier
- Une belle messe contemporaine – Frédéric Monnier
- Question de repères – David Verdan
- Sus aux SUV! – Jean-Blaise Rochat
- Les liens qui libèrent – Olivier Delacrétaz
- Les autruches fédérales – Jean-François Cavin
- La Suisse trahie par les siens – Pierre-Gabriel Bieri
- Nouvelle collection – Rédaction
- Occident express 98 – David Laufer
- La mobilité individuelle sera immobile et collective – Le Coin du Ronchon