On ne sait ni si ni quand
« La question n’est pas de savoir si la catastrophe se produira, mais quand elle se produira ! »
Combien de fois avez-vous lu ou entendu une telle phrase, prononcée sur un ton toujours lugubre par les experts les plus divers dans les domaines les plus variés?
Combien de fois avez-vous pensé qu’on abusait décidément d’une telle expression, inlassablement employée de la même manière par tous les annonciateurs professionnels de catastrophes qui espèrent susciter une angoisse croissante au sein du public?
Combien de fois avez-vous songé que cette manière de parler, en exprimant constamment la certitude que quelque chose d’épouvantable va se produire et en cherchant à exclure constamment tout espoir d’une issue heureuse, contribuait peut-être à la malléabilité d’une population déboussolée et craintive, ou à l’image sérieuse que tout expert cherche à donner de lui-même, ou encore à cette ambiance de film-catastrophe à l’américaine dont la société actuelle adore s’imprégner, mais qu’elle risquait aussi, à terme, de lasser le public et de le plonger dans une indifférence légèrement moqueuse davantage que dans une lourde angoisse?
L’auteur de la présente rubrique a toujours pensé que la question n’était pas de savoir s’il allait ou non se moquer, un jour, gentiment, de cette phrase décidément trop à la mode, mais quand il allait le faire. Voilà qui est fait.
Au sommaire de cette même édition de La Nation:
- La dépossession de trop – Editorial, Félicien Monnier
- Elevage intensif: votez NON le 25 septembre – Félicien Monnier
- Les armoiries de la Ligue vaudoise – Yves Gerhard
- Se préparer au krach? – David Verdan
- Velléité – Jean-François Cavin
- Pic de valeurs – Jacques Perrin
- Le modèle abandonné – Olivier Delacrétaz
- Un camp scout fédéral mémorable – Antoine Rochat
- Oui à la réforme AVS 21 – Pierre-Gabriel Bieri
- L’énergie des Vaudois - La Conception cantonale de l’énergie – Cédric Cossy
- Chronique sportive – Antoine Rochat