Au secours des nuls

Il s’agit en l’occurrence des nuls en histoire suisse. Ce n’est pas nécessairement leur faute: soit on n’a pas jugé bon de la leur enseigner, soit ils ont été victimes de l’histoire non-événementielle, une mode qui a sévi (et sévit encore?) dans nos écoles. Ainsi savent-ils tout, par exemple, sur la façon dont on faisait le pain au 15e siècle, mais ils ignorent aussi tout des guerres de Bourgogne, des exécutions, dévastations et incendies opérés par les Bernois en Pays de Vaud et des conséquences qui en ont résulté à long terme.

Que les nuls pourtant ne se découragent pas! Le professeur Georges Andrey, historien, a publié récemment un ouvrage qui d’emblée eut un grand succès: L’histoire de la Suisse pour les nuls (paru maintenant en nouvelle édition en deux tomes plus maniables, aux Editions First). M. Andrey fait ici de l’histoire événementielle, s’attachant avant tout aux faits politiques. Mais ce qu’il pourrait y avoir d’un peu sec dans cette narration est heureusement complété par des encadrés de couleur plus foncée dans lesquelles l’auteur présente des personnages, des citations ou autres textes qui illustrent la période traitée et rendent cette histoire vivante.

Le 6 avril dernier, les très nombreux participants à nos «entretiens du mercredi» ont eu le privilège d’entendre l’historien venu présenter son ouvrage, particulièrement la période si importante et agitée de 1798 à 1848. Utilisant une méthode très originale, l’auteur a commencé par soumettre son auditoire à l’une des pages de quiz qu’on trouve dans le volume et qui permet aux lecteurs de tester leurs connaissances. Les personnes présentes ont donc pu constater leur degré de nullité en histoire suisse. Mais surtout le professeur Andrey, partant de ces questions très concrètes, a réussi avec une grande maîtrise du sujet à présenter la période étudiée d’une manière particulièrement brillante. Conclusion: grâce à son ouvrage il y a à nouveau de l’espoir pour les nuls en histoire suisse.