Les écologistes ne sont pas des lumières

En Californie, un laboratoire tente de mettre au point des plantes phosphorescentes en leur injectant des gênes de lucioles. Les premiers résultats attendus ne devraient pas être très brillants, mais, à force de sélection, les chercheurs espèrent parvenir un jour à «remplacer les lampadaires par des arbres et les lampes de chevet par des pots de fleurs».

En lisant cela dans Le Temps du 27 septembre, nous imaginions déjà la joie des écologistes: chez nous, ils nous font des misères pour des chauffages électriques, ils nous harcèlent pour acheter des ampoules économiques, ils nous culpabilisent lorsque nous laissons notre télévision en mode veille, et là, soudain, il est question de remplacer des milliers, peut-être des millions de réverbères par… des plantes! Aucune empreinte carbone sur l’arme du crime climatique. La solution à tous nos problèmes d’approvisionnement électrique. On pourra arrêter les centrales nucléaires, brûler les usines à gaz, enterrer les éoliennes et les panneaux photovoltaïques. Chavalon? Ça n’ira plus très long. L’hydroélectrique? Bernique! Fini Fukushima! L’avenir appartient au sentier lumineux!

Mais non… Au contraire: les défenseurs de la nature sont furax. La création de nouvelles sortes de plantes est considérée comme une atteinte à la biodiversité, et le séquençage d’ADN scandalise les ONG anti-OGM. Quand donc créera-t-on enfin des OGM anti-ONG?

Nous espérions avoir affaire à des esprits éclairés; nous nous retrouvons face à de sombres illuminés qui ne brillent que par leur obscurantisme.