Problèmes pour transpirer

A l’heure où les bureaux et les rédactions se vident, où des quotidiens anémiques distillent des séries de reportages préparés il y a de longs mois, il est difficile de trouver matière substantielle et politique pour remplir un bimensuel vaudois. Même nos rédacteurs sèchent et nos lecteurs ne nous lisent plus, amollis par la chaleur sur une plage lointaine. La rédaction de La Nation a donc décidé de leur soumettre quelques problèmes ludiques en rapport avec la vague de chaleur.

Problème 1

Horrifié de voir votre gazon jauni et racorni, vous empoignez votre arrosoir de quinze litres pour lui donner un peu de fraîcheur. Combien d’arrosoirs devrez-vous répandre sur vos 300 m2 de pelouse pour imiter la petite pluie d’orage qui tarde tant à venir?

Problème 2

Harassé par la chaleur dans votre cuisine, vous décidez de laisser la porte du frigo ouverte, histoire d’amener un peu de frais. Et tant pis pour la leçon de morale énergétique que votre voisin «hipster» et sa partenaire bobo ne manqueront pas de vous asséner s’ils l’apprennent. Aurez-vous pour autant moins chaud?

Problème 3

Après avoir ajouté des glaçons dans votre verre d’eau, celui-ci est plein à ras bord, avec quelques petits icebergs dépassant. Votre verre va-t-il déborder lorsque les glaçons auront fondu?

Et si vous faites de même avec des glaçons dans votre whisky?

Problème 4

Le corps humain est bien conçu: il reste à 37 °C même si la température externe dépasse cette valeur, en évacuant la chaleur excédentaire par évaporation, selon le même principe de la gourde poreuse en cuir, dont le contenu reste miraculeusement frais. Si la canicule atteint 40°C, combien d’eau faudra-t-il boire pour ne pas risquer le coup de chaleur? Vous sentirez-vous mieux en enclenchant le ventilateur?

Problème 5

Vous avez demandé l’asile climatique dans un village élevé des Alpes valaisannes. Vous avez sympathisé avec le propriétaire de votre logement de vacances, qui vous invite un soir dans sa cave pour déguster le vin des glaciers. La particularité du breuvage tient au fait que l’on soutire chaque année la moitié du tonneau, qui est remplacée par du vin nouveau à la récolte suivante.

Votre hôte vous indique que le tonneau duquel vous buvez le nectar date de 1947. Quelle est la fraction de ce fameux millésime qui reste dans vos verres?

Problème 6

Quelle serait l’augmentation du niveau du lac Léman si tous les Vaudois décidaient de s’y rafraîchir en même temps?

Nos lecteurs trouveront dans notre prochaine édition les réponses argumentées à ces questions fondamentales restées depuis trop longtemps sans réponse.