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De l’inégalité entre les hommes, les femmes, les animaux et les plantes

Le Ronchon
La Nation n° 2026 4 septembre 2015

Après l’égalité entre les hommes, puis l’égalité entre les hommes et les femmes, la prochaine «évolution» de notre société malade consistera à revendiquer l’égalité entre les hommes et les animaux. C’est ainsi qu’on a vu défiler à Genève, il y a quelques jours, une «marche contre le spécisme».

Les militants de l’égalité entre tous les «êtres sensibles » quelle que soit leur espèce sont perçus aujourd’hui comme de doux dingues, comme des hurluberlus encore peu dangereux. Mais si l’on songe à la rapidité avec laquelle certains lobbies idéologiques ont réussi à transformer le système de valeurs dans lequel nous vivions il y a quelques décennies, on peut craindre que d’ici quelques années, si l’Europe n’a pas encore entièrement disparu, les accusations de spécisme seront aussi gravissimes que les accusations de racisme le sont aujourd’hui.

En attendant, nous n’allons pas nier que les analogies revendiquées entre l’espèce humaine et le règne animal ne sont pas toujours qu’une vue de l’esprit. Lorsque nous contemplons ceux qu’un malheureux abus de langage nous fait appeler nos semblables, nous voyons surtout des singes, des ânes, des cochons, des thons, des morues, de vieilles chouettes et de grosses buses. Des hyènes et des pigeons. Des paresseux aussi. Et les bases semblent en outre déjà posées pour l’étape suivante, celle qui réclamera l’égalité avec les végétaux: il y a déjà de belles plantes, de grosses légumes, des gens chou et d’autres fleur bleue.

La question reste: peut-on vraiment établir une quelconque égalité entre tout ça.

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