Identification
Veuillez vous identifier

Mot de passe oublié?
Rechercher


Recherche avancée

La Vanité, dernier film de Lionel Baier

Jean-Blaise Rochat
La Nation n° 2028 2 octobre 2015

Le titre du dernier film de Lionel Baier fait référence à un tableau de Holbein le jeune, Les Ambassadeurs, où, par anamorphose, un os de seiche se mue en crâne humain, selon l’angle du regard porté. C’est aussi une métaphore de la vanité de la vie d’un architecte aigri et hautain qui a choisi de faire appel à une association de suicide assisté, convoquée la nuit de Noël dans un motel décrépit dont il est l’auteur.

Le film se déroule en huis-clos théâtral – un rideau cramoisi en souligne le côté rituel – entre trois personnages, le désespéré, l’assistante et un jeune prostitué russe occupant la chambre contiguë.

L’excellent trio d’acteurs (Patrick Lapp, Carmen Maura, Ivan Georgiev) nous entraîne, à travers des rebondissements bien rythmés, dans les méandres des relations de plus en plus complexes entre les protagonistes: rien ne se passe comme prévu.

Malgré la solennité du thème choisi et la sublime musique de Chostakovitch, le film se présente plutôt comme une comédie dramatique, avec des pointes d’humour soigneusement distillées. Le suicide assisté n’est pas le sujet du film mais le prétexte à développer une thématique sur le désir et sur la mort. Lionel Baier n’est pas un idéologue mais un esthète, mieux, un poète: la fin de ce conte promène le spectateur dans une ville de Lausanne nocturne, à la façon d’une coda rêveuse.

Vous avez de la chance, cet article est en accès public. Mais La Nation a besoin d'abonnés, n'hésitez pas à remplir le formulaire ci-dessous.
*


 
  *        
*
*
*
*
*
*
* champs obligatoires
Au sommaire de cette même édition de La Nation: