Les savants ne décident rien
Dans son Voyage au Caucase, Alexandre Dumas évoque à un moment les Tatars et les Mongols et leur possible ascendance commune. Il conclut: «Je laisse la chose à décider aux savants; par malheur, les savants décident toujours du fond de leur cabinet et viennent rarement examiner la question sur le lieu même où elle est posée.»
Quelques pages plus loin, il se repend de cette imprudence: «Principe général: il ne faut rien laisser à décider aux savants, attendu qu’ils ne décident rien. Si ?'dipe avait laissé l’énigme du sphinx à deviner aux savants de la Béotie, le sphinx dévorerait encore aujourd’hui les voyageurs sur la route d’Aulis à Thèbes. Si Alexandre avait laissé le nœud gordien à dénouer aux sept sages de la Grèce, le nœud gordien lierait encore aujourd’hui le timon au joug du char du roi Gordius, et Alexandre n’eût pas fait la conquête de l’Asie.»
Au sommaire de cette même édition de La Nation:
- L’appel des généraux – Editorial, Olivier Delacrétaz
- Les Marches du Pays 2021 - Autour du lac de Joux – Antoine Rochat
- Nouvelles de la cyberadministration fédérale – Marc-Olivier Busslinger
- Occident express 81 – David Laufer
- Lex Covid – Félicien Monnier
- Une loi dans la loi? – Félicien Monnier
- Moutier – Yves Gerhard
- A quoi sert la morale? – Jacques Perrin
- Un communiqué contre la communication – Le Coin du Ronchon