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Vers une baisse du prix des livres en Suisse romande

Denis Ramelet
La Nation n° 2217 30 décembre 2022

Les trois quarts environ des livres neufs vendus dans les librairies de Suisse romande sont édités en France. Sur la plupart d’entre eux, le prix en euros est imprimé au dos du livre. Or, quelle n’était pas la surprise du client quand il constatait, il y a encore quelques semaines, que le prix en francs suisses était jusqu’à 1,7 fois le prix en euros! C’était déjà dur à avaler quand 1 euro valait 1fr20, mais maintenant que 1 euro vaut 1 franc, cela devenait carrément insupportable.

Qui fixe donc le prix de vente en Suisse romande des livres édités en France? Ce ne sont pas les libraires. Ce sont les éditeurs français eux-mêmes, par l’intermédiaire de leurs filiales de diffusion en Suisse romande. Dit crûment: pendant longtemps, les éditeurs français, formant de fait une sorte de cartel, ont donc rançonné les clients des librairies de Suisse romande, peut-être même sans honte, s’ils estimaient que le Romand moyen pouvait payer le même livre 50% plus cher que le Français moyen.

Cependant, les choses ont commencé à bouger, sur deux fronts. D’une part, le médiatique patron des librairies Payot, Pascal Vandenberghe, a annoncé le 21 septembre avoir déposé une plainte devant la Commission suisse de la concurrence (Comco) contre le principal groupe éditorial français (Gallimard) pour marges excessives. D’autre part, pendant plusieurs semaines cet automne, des dizaines de librairies indépendantes de Suisse romande ont refusé de recevoir les représentants des diffuseurs de livres édités en France.

Ces actions ont eu un certain effet: depuis quelques semaines, la plupart des diffuseurs de livres édités en France baissent leurs prix de vente en Suisse romande, de l’ordre de 10%. Les éditeurs français semblent avoir tacitement convenu entre eux que le prix en francs suisses ne devait plus dépasser 1,5 fois le prix en euros. C’est un bon début: on estime en effet généralement que les différences de coûts (salaires, loyers, etc.) entre la Suisse romande et la France justifieraient une différence de l’ordre de 15-20% (hors taux de change). Editeurs français, encore un effort!

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