Retour sur Golgotha de Frank Martin

Il vaut la peine de revenir brièvement sur les deux concerts Golgotha des 29 et 30 mars derniers (cf. La Nation No 1885) pour dire d’abord que le public a répondu présent les deux fois (les auditeurs aussi, on l’espère, le second concert étant retransmis en direct sur Espace 2): on peut donc remplir la cathédrale avec une oeuvre du XXe siècle! Ensuite, on relèvera que les deux chefs de choeur, Romain Mayor et Nicolas Reymond, se sont partagé la direction de l’oeuvre; cette pratique plutôt inédite ne nous a pas semblé nuire à la cohésion de l’ensemble. Mention particulière aux choristes, très bien préparés, attentifs, soucieux de bien prononcer le texte; certes, il y avait bien ça et là quelques imprécisions (nous parlons ici du concert auquel nous avons assisté, le premier des deux), mais il faut dire que Frank Martin ne leur facilite pas souvent la tâche, tant sur le plan du rythme que sur celui de la justesse! On regrettera juste que les deux chefs n’aient pas toujours su ou pu brider l’orchestre (l’OCL), lequel par moments couvrait trop les solistes ou les choristes. Quoi qu’il en soit, MM. Mayor et Reymond méritent un coup de chapeau pour s’être lancés malgré leur âge (25 ans pour le premier!) dans une oeuvre si exigeante: nul doute que, s’ils décident de remettre l’ouvrage sur le métier dans quelques années, leur interprétation gagnera en maturité.

Dernière précision: nous écrivions que, «à notre connaissance, la dernière [exécution de Golgotha en Pays de Vaud] fut celle de Michel Corboz en… 1994»; or un lecteur, M. Trivelli, nous a aimablement signalé que le choeur Pro arte de Lausanne, dont il est l’actuel président, avait interprété, également à la cathédrale de Lausanne, l’oeuvre de Martin le 7 avril 2006. Osons donc espérer qu’elle le sera désormais tous les quatre ou cinq ans!