Inutile le latin? Allons donc!

Et de préciser: «L’argument de l’utilité se veut provocant et anticonformiste, parce qu’il est dans l’air du temps. En réalité, on ne trouve là qu’une forme de nihilisme qui s’accommode de fait fort bien d’un certain manque actuel de valeurs. Or un tel vide fait froid dans le dos, s’il n’a aucun système et aucun repère à offrir… Des ressources que proposent précisément le latin et le grec, qui, par-delà le langage, sont porteurs d’une culture et, en un mot, d’un humanisme.»

Quoi que l’on veuille nous faire accroire, il y a du plaisir à s’occuper en profondeur du latin, à sonder la pensée des Anciens, à connaître des cultures d’autrefois pour mieux comprendre celles d’aujourd’hui. Mais (autre bienfait!) il faut du travail et de la persévérance, comme dans la pratique du sport ou dans l’apprentissage d’un instrument de musique. […]

On ne peut que regretter que se déchaînent contre les humanités gréco-latines certains politiciens et de surprenants pédagogues, dont le seul objectif semble être de détruire des valeurs et des références qu’ils jugent désuètes, et de promouvoir des structures scolaires apparemment égalitaires, en courant le risque qu’elles ne répondent qu’au plus petit dénominateur commun.