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Servir… pour être libre! - 1e partie

Lionel Hort
La Nation n° 1962 8 mars 2013

Mercredi 27 février dernier s’est tenue la première conférence du Séminaire 2013 de la Ligue vaudoise. En vue de la votation sur l’initiative du Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA) demandant la suppression du service militaire obligatoire, les discussions de cette année sont consacrées à l’armée et à son système de milice.

La salle des Vignerons du Buffet de la gare de Lausanne a accueilli une centaine de participants attentifs venus écouter MM. Dominique Andrey, commandant de corps et chef des forces terrestres, et Olivier Delacrétaz, président de la Ligue vaudoise.

Ce dernier a entamé la soirée par un plaidoyer rappelant la constance du mal – tant intellectuel que matériel – dans les sociétés humaines et la nécessité subséquente de maîtriser la violence qui en découle, fondant ainsi la raison d’être permanente de l’armée.

Relevant l’erreur de principe des arguments pacifistes, M. Delacrétaz a souligné le caractère naïf et toujours déçu de l’espoir qu’une accalmie de l’histoire se transforme en paix définitive. Ainsi en témoigne, au lendemain de la Première Guerre mondiale, la formule optimiste «la Der des der» qui fut tragiquement démentie deux décennies plus tard. Pour le président de la Ligue vaudoise, l’encadrement des pulsions violentes de l’être humain par le système de l’armée de milice est, en Suisse, un signe de civilisation et non de barbarie.

Le commandant de corps Andrey a, quant à lui, orienté son propos vers un exposé des différents enjeux auxquels est confrontée aujourd’hui l’Armée suisse. De manière synthétique, il a présenté à l’assemblée les différents critères régissant l’intervention de l’armée et son rôle dans la construction de la sécurité collective.

L’Armée suisse ayant connu d’importants changements d’organisation au cours des années passées, force est de constater que le Parlement a progressivement revu à la baisse les budgets, dépassant même les objectifs de réduction des effectifs voulus par le Parti socialiste dans son initiative de 1995.

Selon le commandant des forces terrestres, le niveau optimal pour permettre à l’Armée de remplir ses missions actuelles se situe aux alentours de 100 000 hommes et d’un budget de 5 milliards de francs dans le cadre du système de milice actuel.

Contrairement à certaines idées reçues, le système de milice permet d’atteindre un degré d’instruction élevé des troupes. Le passage à une armée professionnelle – même réduite – se heurterait non seulement à une importante augmentation de coûts mais, compte tenu du niveau de prospérité de la Suisse, à un manque inévitable de candidats disposés à s’engager.

Les discussions qui ont suivi, conduites par le président de séance, M. Jean-François Cavin, ont permis d’évoquer les changements concrets qui toucheraient l’Armée en cas d’acceptation de l’initiative du GSsA et ses conséquences sur le niveau de sécurité collective.

Les deux prochaines rencontres de notre Séminaire permettront d’affiner ces perspectives, notamment avec l’exposé du général de corps d’armée robert Augier de crémiers qui traitera des effets de la suppression du système de conscription obligatoire en France.

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