Aux «justes» de l’antiracisme

Dans sa «chronique» de L’Hebdo du 16 janvier («Dieudonné et les deux poids, deux mesures»), M. Jean-François Kahn revient sur les interdictions de spectacles prononcées contre l’humoriste par le conseil d’Etat français:

[…] Que constate-t-on? Il y a deux ans, le dénommé Dieudonné se donnait en spectacle devant 500 à 600 personnes maximum. Or, à Nantes, sa prestation ayant été interdite, en dernière minute, par le Conseil d’Etat sur pression du gouvernement, 5600 places à 55 euros avaient été réservées.

Et à Nyon, en Suisse, dix représentations prévues sont déjà surbookées.

Donc, la publicité offerte à Dieudonné, non seulement par les médias, mais par l’Etat lui-même, a l’effet exactement inverse à celui recherché: elle amplifie considérablement l’écho rencontré par ses haineux délires paranoïaques et antisémites. Ce qui devrait être perçu comme la preuve renouvelée de son irrésistible déchéance, lui vaut, désormais, l’auréole du martyr. Bravo! Belle réussite! Se rend-on compte dans quelle machinerie infernale on met le doigt? Quand prendra-t-on conscience que ceux qui, depuis vingt ans, en France, monopolisant la conduite du combat antiraciste et antifasciste, ont imposé leur rhétorique, leur tactique et leur stratégie, ont fait systématiquement le jeu des forces malfaisantes qu’ils prétendaient affronter? […]

Nous avons aussi chez nous les «justes» du combat antiraciste qui ont proféré sarcasmes et condamnations – jusque dans les pages de L’Hebdo – à l’égard de la politique raisonnable de la municipalité de Nyon en cette affaire. Qu’ils en prennent de la graine!