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1839

Jean-Blaise RochatChronique vaudoise
La Nation n° 2001 19 septembre 2014

 «Il n’est pas bien honnête, et pour beaucoup de causes, / Qu’une femme étudie et sache tant de choses. / Former aux bonnes mœurs l’esprit de ses enfants, / Faire aller son ménage, avoir l’œil sur ses gens, / Et régler la dépense avec économie, / Doit être son étude et sa philosophie.» (Molière, Les Femmes savantes, II, 7)

Au début du XIXe siècle, dans notre Canton, une personnalité est en désaccord avec la fameuse tirade de Chrysale: Alexandre Vinet, théologien libéral et humaniste spécialiste de la littérature française. Ses modèles sont issus du Grand Siècle et sa phrase en a gardé la précision et l’élégant balancement.

A la fin des années 1830, Vinet est convaincu de la nécessité d’offrir à la gent féminine une instruction supérieure de qualité égale à celle des garçons. Il doit alors lutter contre l’opinion dominante qui est ordinairement conforme à celle de Chrysale. Pour Vinet, la civilisation se transmet prioritairement par les femmes: «[Elles] impriment le sceau de leur caractère et de leurs mœurs à chaque génération nouvelle, puisque chaque génération, pendant ses premières années, leur appartient exclusivement.»

En 1838, une institution de bienfaisance en déshérence intéresse Vinet par la qualité de son enseignement. Cela donne l’impulsion pour la création de l’Ecole supérieure de jeunes filles, sous le patronage de la Municipalité de Lausanne, qui lui loue des locaux à la rue de la Madeleine. Au fil des années, les relations avec les autorités communales et cantonales connaîtront des hauts et des bas. Quelques crises internes menaceront l’existence même de l’institution.

Aujourd’hui, l’ancienne Ecole supérieure de jeunes filles est devenue Ecole Vinet. Chaque année, elle accueille environ deux cents enfants et adolescents des deux sexes dans ses locaux actuels, sis à la rue de l’Ecole-Supérieure, une ancienne maison de maître qui a conservé son caractère discrètement aristocratique. L’Ecole Vinet fête ses 175 ans.

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