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Un jubilé peu ordinaire

Daniel Laufer
La Nation n° 2003 17 octobre 2014

Qui connaît la littérature pour orgue et piano, mises à part les fameuses transcriptions de Liszt? Pourtant c’est bien à un récital entier d’œuvres pour piano et orgue auquel nous a conviés, le dimanche 28 septembre, l’église du Sacré-Cœur d’Ouchy à l’occasion du dixième anniversaire de son bel orgue Füglister à trois claviers (qui permettent ainsi 2 040 255 combinaisons musicales avec ses 1 658 tuyaux). Auparavant, on avait pu entendre le récital de Guy Bovet, puis le 26 septembre, la Camerata de Lausanne de Pierre Amoyal et les deux organistes Massayuki Kono et Paul Helfer, enfin le samedi 27, la Folle nuit de l’orgue lors de laquelle dix organistes ont fait découvrir les beautés de l’instrument, notamment dans la prodigieuse Toccata, Adagio et Fugue en do majeur, de Bach, sous les doigts et les pieds ailés d’Anne-Claude Burnand-Mauri. Mais revenons à notre sujet. Le virtuose sicilien Salvatore Reitano et le virtuose piémontais Dario Alasia ont présenté tout d’abord le Prélude, fugue et variations, op. 180, de César Franck. D’entrée c’est le piano qui domine; puis doucement, venu du ciel, l’orgue intervient comme une grande aile mystérieuse qui caresse le piano; avec la fugue, les choses se corsent; ce n’est plus une aile, c’est un merveilleux combat entre le cygne de l’orgue et le Zeus du piano, des sonorités jamais entendues, splendides.

L’Anversois Flor Peeters, baron du roi Baudouin, n’est guère connu que dans le monde de l’orgue. Il mériterait de l’être plus largement, ne serait-ce que pour son Concerto pour orgue et piano, op. 74. D’amples développements entre les deux instruments, d’une virtuosité inouïe, notamment dans l’Introduzione et allegro, ont transporté le public, pourtant peu habitué à ce genre de musique, au point qu’un bis lui fut accordé.

Le Concerto gregoriano, du compositeur américain d’origine italienne Pietro Alessandro Yon, qui, après avoir été l’organiste titulaire de Saint-Pierre de Rome, fut celui de la cathédrale Saint-Patrick à New-York jusqu’à sa mort en 1943, est une œuvre considérable et assez complexe: elle oscille entre les structures tonale et modale dans une beauté foisonnante où le piano et l’orgue se répondent et s’allient de manière surprenante. Un chef-d'œuvre qui a mis un point final éclatant au festival du Sacré-Cœur.

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