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Manru

Daniel Laufer
La Nation n° 2003 17 octobre 2014

Ce curieux nom est celui du héros de l’unique opéra d’Ignacy Jan Paderewski, né en 1860 à Kurylowska, en Podolie, c’est-à-dire en Pologne russe, aujourd’hui ukrainienne, et mort à New-York en 1941, couvert de gloire, comme l’attestent les funérailles nationales auxquelles il eut droit. Il est surprenant que Manru ne figure pas au répertoire des saisons lyriques des grandes capitales, car comme à sa création à Dresde en 1901, il fut accueilli avec enthousiasme tant à Zurich qu’à New-York en 1902.

Que cet opéra ait pu être monté à Morges avec les moyens du bord, et donné au théâtre de Beausobre début octobre, représente à tous égards un véritable exploit. Il faut en savoir gré à Gérard Demierre, le metteur en scène, qui a su surmonter avec talent les obstacles que représentent, d’une part, la réduction pour petit orchestre d’une partition écrite pour soixante musiciens et la révision du texte français de René Morax (mais oui!), d’autre part une mise en scène très vaste, enfin le recours à plusieurs chœurs, à sept solistes, et à une troupe de douze danseurs. Paderewski raconte dans une belle musique romantique l’histoire d’un beau Tzigane qui s’éprend d’une jeune paysanne, laquelle est alors rejetée pas les siens, tandis que Manru, hésitant longtemps entre la vie bourgeoise et la vie nomade, finit par choisir celle-ci, ce qui entraîne la belle à se jeter dans le lac. Le compositeur polonais maîtrise l’opéra comme s’il en avait écrit bien d’autres. Autant l’orchestre (les vingt et un musiciens du Conservatoire de l’Ouest vaudois) soutient l’action, faisant valoir avec brio une musique émouvante et très bien écrite, autant les choristes, groupés souvent en tableaux vivants et pittoresques, tiennent leurs belles partitions avec sûreté. Les solistes sont dignes de cette grande œuvre comme aussi la troupe des danseurs.

Quand reverra-t-on Manru à l’opéra de Lausanne?

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