Encore les PIG

La Cour des comptes a mis le doigt là où ça fait mal en analysant les 400 millions versés aux hôpitaux vaudois pour leurs «prestations d’intérêt général», en particulier 150 millions, dont 130 au CHUV, pour des prestations «implicites» dont on ne sait pas trop ce que c’est. 24 heures a consacré un article détaillé à cette question. Interviewée, Mme Ruiz s’emploie surtout à noyer le poisson. M. Maillard, artisan de ces PIG en son temps, est aussi interrogé. «Ceux qui veulent reporter le coût de ces PIG implicites sur la LAMal veulent encore augmenter les primes», tonne-t-il selon les termes du journal. Il tonne, le Zeus vaudois de la médecine étatisée? Cela nous fait penser à cet orateur qui annotait le texte de son discours: le raisonnement est faible – parler plus fort.

Car les propos de M. Maillard sont très faibles. Il nie que les PIG implicites puissent entraîner une distorsion de concurrence au profit des hôpitaux publics, car eux seuls offrent certaines prestations: «Il suffit de chercher les Urgences ouvertes à 22 h. pour s’en convaincre», argumente-t-il; le malheur, c’est que les Urgences font l’objet d’un soutien «explicite», dans une enveloppe de 60 millions!

Et quand M. Maillard met en garde contre une hausse des primes LAMal en cas de suppression de ces versements, il est aussi à côté du sujet; car il postule que ce versement est justifié, alors que la Cour des comptes s’interroge justement sur son bien-fondé.

Il faut poursuivre avec rigueur les investigations sur cette affaire… «d’intérêt général».