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L’ogre et le marchand

Benoît de Mestral
La Nation n° 2246 9 février 2024

L’inquisiteur illégitime a encore frappé, et depuis plusieurs semaines fait rage le procès d’une personnalité publique de plus, non pas au tribunal mais dans divers torchons. Là n’est pas le sujet de cet article mais son prétexte. Après que le censeur aux contours flous qu’on appelle «les médias» a décidé de la culpabilité morale du prévenu, la RTS, donc la SSR, délégataire de tâches publiques, donc la Confédération, a décidé de la peine et la mise à exécution. Les petits et les grands furent privés d’Astérix et Obélix pour le réveillon. Joli cadeau pour tous nos politiciens professionnels, qui auront pu se servir de cette affaire pour faire parler un peu d’eux, et pour divers médias qui auront pu meubler une période creuse.

La question morale ne laisse personne indifférent, d’un bord comme de l’autre. Faut-il bannir l’ogre? On en débat à la télévision, on en débat dans la presse, on en débat à l’apéro de nouvel-an. Cette question très émotionnelle en occulte une autre. Plutôt que de se demander si l’Etat, a fortiori la Confédération, doit censurer cet homme, il faut se demander si c’est son rôle que de censurer quoi que ce soit. Et plutôt que de se demander cela, il faut se demander si c’est son rôle que d’offrir du divertissement à la population. Le lecteur ne sera pas surpris de nous voir répondre strictement non à chacune de ces questions. La Confédération ne dirige pas de maison d’édition, elle n’exploite ni théâtre, ni cinéma, ni librairie, elle n’a pas d’orchestre, et il n’existe aucune raison pour qu’elle nous passe des films le soir.

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