Identification
Veuillez vous identifier

Mot de passe oublié?
Rechercher


Recherche avancée

Service ou direction?

Jean-François Cavin
La Nation n° 2257 12 juillet 2024

Mme Nicole Minder, chef du Service des affaires culturelles de l’Etat de Vaud (SERAC), prenant sa retraite, le Conseil d’Etat a désigné son successeur, M. Michel Vust, qui a œuvré dans le cinéma et nous vient maintenant de Bienne. Il a décidé simultanément de transformer ce Service en Direction générale.

L’enflure de l’Etat ne se manifeste pas seulement par l’accroissement des effectifs et des dépenses. Il se traduit aussi par l’inflation verbale. La plupart des services qui constituaient autrefois l’administration cantonale sont devenus des «directions générales». Ça fait chic dans le paysage.

Mais qu’est-ce qui différencie un bon vieux service d’une nouvelle et ambitieuse direction générale? La réponse devrait être donnée par le règlement sur les départements de l’administration, du 6 juillet 2022. On y lit à l’article 2: Les départements se subdivisent principalement en services. « Principalement », donc l’existence de directions générales devrait être l’exception. Ensuite: Le Conseil d’Etat peut décider la division ou la fusion de services, ainsi que leur regroupement en une direction ou une direction générale. Il faut dont qu’il y ait eu plusieurs services préexistants, ce qui n’est pas le cas pour les affaires culturelles, ni pour certaines autres «directions générales» créées dans l’euphorie de la croissance administrative.

Le résultat est assez incohérent. Immeubles et patrimoine est une Direction générale; elle coiffe six entités (qui n’ont pas le rang de services); mais pour la population, le SPOP reste un service, avec cinq divisions. Enfance et jeunesse est une Direction générale, avec 300 collaborateurs; le Service pénitentiaire, qui a conservé son titre traditionnel, compte 700 personnes. Le Numérique et systèmes d’information a droit aux galons d’une Direction générale; pour les Automobiles et la navigation, le SAN n’abandonne pas le S du service.

Il ne faut donc pas trop chercher le pourquoi du comment, sauf dans la tendance à se monter le bobéchon.

Pour en revenir aux Affaires culturelles, il s’agit d’un assez petit office, avec une vingtaine d’employés si nous voyons bien; car les institutions qui en dépendent, musées, bibliothèque, écoles de musique, ont chacune leur direction, leur personnel administratif et leur équipe technique. Il est en soutien et ne doit surtout pas prétendre «diriger»; la culture ne se commande pas d’en haut, sauf en régime soviétique; elle est le fait des poètes, des artistes, des organisateurs de manifestations, des administrateurs de maisons de culture. Nous aimons bien l’idée que l’Etat, qui n’est pas créateur, reste au rang de serviteur.

Vous avez de la chance, cet article est en accès public. Mais La Nation a besoin d'abonnés, n'hésitez pas à remplir le formulaire ci-dessous.
*



 
  *        
*
*
*
*
*
*
* champs obligatoires
Au sommaire de cette même édition de La Nation: