Identification
Veuillez vous identifier

Mot de passe oublié?
Rechercher


Recherche avancée

La collection Givel

Jean-Blaise Rochat
La Nation n° 2258 26 juillet 2024

Yves Guignard, après sa récente étude sur Marius Borgeaud chez Infolio (voir La Nation du 14 juin), propose chez le même éditeur le catalogue de la collection Givel. Plus qu’un froid catalogue, c’est l’histoire d’une famille d’amateurs d’art passionnés, les parents Roger (1918-2004), Claire (1921-1998) et leur fils aîné Jean-Claude (1946-2015). L’inventaire de ce patrimoine de plus de trois cents œuvres a été confié à Yves Guignard en 2010 par ce dernier, et devait déboucher sur une étude approfondie et une exposition. Hélas, le décès brutal de Jean-Claude Givel interrompt provisoirement l’avancée des travaux. Une exposition partielle a cependant eu lieu à Pully en 2016, avant la dispersion des œuvres aux enchères.

Cette collection représentative des goûts d’amateurs éclairés de la seconde moitié du XXe siècle méritait, près de dix ans plus tard, la publication d’un livre d’art en hommage. Elle est composée essentiellement d’œuvres d’artistes vaudois. Parmi eux figurent des célébrités: Vallotton, Auberjonois, Bosshard, Charles Clément, Louis Soutter, et surtout Marius Borgeaud. Mais en musardant dans ce catalogue, on fait de surprenantes découvertes, tels ce Grand Nocturne (Mont-Blanc) d’Alexandre Perrier, 1924, si proche des meilleurs Segantini; ou le monumental Sommeil de Marc-Antoine Fehr, 2002.

Le mérite de l’ouvrage est d’avoir fixé la personnalité de cet ensemble éparpillé, fruit de l’amour de l’art, des rencontres avec les peintres, des amitiés avec les galeristes, des relations avec les critiques. Le texte éclairant d’Yves Guignard nous invite à partager les engouements d’un couple d’esthètes, continués et diversifiés par les acquisitions de leur fils. Contrairement aux collections officielles, composées avec beaucoup de moyens et de manière rationnelle, inévitablement impersonnelle, la collection Givel, certes cohérente, a l’attrait de la subjectivité et du hasard.

Référence: Yves Guignard, La collection Givel, éditions Infolio, Gollion 2024, 366 p.

Vous avez de la chance, cet article est en accès public. Mais La Nation a besoin d'abonnés, n'hésitez pas à remplir le formulaire ci-dessous.
*


 
  *        
*
*
*
*
*
*
* champs obligatoires
Au sommaire de cette même édition de La Nation: