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Orange ou bleu?

Jean-François Cavin
La Nation n° 2259 9 août 2024

Le quotidien 24 heures a rappelé, il y a quelque temps, que les véhicules des Transports publics lausannois – nos TL – ont retrouvé leur couleur bleue-blanche d’origine voilà vingt-cinq ans. Car, depuis un autre quart de siècle, ils s’étaient revêtus d’orange. La direction a viré de bord sur la base d’une enquête montrant que la clientèle n’aimait guère l’orange; et le logo n’était pas assez lisible.

Ce que l’article ne dit pas, c’est que la couleur orange a été plus ou moins imposée, vers 1974, par l’Union suisse des transports publics et par l’Office fédéral des transports. Ces bureaux centraux, outrepassant leurs compétences, prétendaient ainsi améliorer la sécurité routière en faisant repeindre les trams et les bus d’une teinte vive. Comme si ces mastodontes n’étaient pas assez visibles du simple fait de leur taille! Adieu donc la variété des couleurs selon les villes, le bleu du Léman à Lausanne, le bleu aussi à Zurich, autre cité lacustre, le vert-gris à Berne, couleur de la molasse de ses bâtiments, avant que les véhicules tournent au rouge (influence de la politique?) et des mises changeantes (jaune, puis rouge, puis les deux) à Genève, dont on sait l’instabilité. C’était tout le pittoresque d’une Confédération multiple et diverse.

Après un demi-siècle, la sottise des bureaucrates gesamtschweizerisch de l’époque fait sourire. Puisse-t-on ne pas attendre aussi longtemps pour réprimer les velléités prétentieuses des «experts» fédéraux, toujours actifs, en matière scolaire ou environnementale par exemple, au détriment de nos particularismes et en dépit du bon sens.

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