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Cantonale à Givrins, vivre la vie en rose!

Sébastien Mercier
La Nation n° 2259 9 août 2024

La Canto a fait son retour. Après une édition du centenaire à Savigny en 2019 qui aura marqué tous les esprits, les jeunesses campagnardes se sont à nouveau réunies, fédérées autour d’un seul giron, cantonal!

Paléo, en plaine de l’Asse, a cédé sa place à un univers plus pastoral mais non moins monumental. A quelques kilomètres, des fortifications en bois se sont substituées aux remparts de métal. La ville a passé le témoin à la campagne. 35’819 heures intégralement bénévoles plus tard, 37 hectares de là-bas se métamorphosèrent en un nouveau centre névralgique du Canton. Dans ce coin de pays, Saint-Saphorin ne pêche pas à la ligne, mais Givrins s’étend ensoleillée, entre Léman et vignes.

Les incontournables d’un giron n’auront pas manqué à l’appel. Une tonnelle au centre, dont on aurait déconseillé de faire le tour, son diamètre de trente-quatre mètres risquant fortement de vous avoir rendu abstème. Elle s’était vue rechargée par un pont suspendu, où un véhicule a apporté les munitions sur un monte-charge, amusant, et ingénieux!

Veillant à intégrer à son jubilé toutes les générations, l’organisation a proposé aussi bien une garderie que le traditionnel caveau des anciens, où de magnifiques tables en bois massif auront su reposer quelque temps les clients les plus vétérans comme les plus fidèles. Suspendus au mur, des mots de patois ont proposé des phrases d’un autre temps, comme pour jamais ne les laisser tomber dans l’oubli.

Le Karaoke s’est animé dans la nuit, il a adouci la soirée. Une œuvre cruciale, quand on le sait entiché à sa gauche d’un bar à shots traître où l’on a pu y laisser quelques plumes. Mention spéciale aux deux merveilleuses chouettes en pommes de pin décoratives qui ont gardé l’entrée.

De l’autre côté, la cuisine et sa cantine ont doublé l’espace dévolu aux concerts en même temps qu’elles ont rassasié les fêtards de bons produits locaux. Le burger rose (couleur thématique de cette cantonale) fut une réussite, la brochette de viande a conquis les ventres.

Cette année, en plus de voir sa place de fête considérablement agrandie, Givrins a proposé, quand on traversait un long corridor bardé de panneaux remplis de formules encourageantes ou évocatrices, une terrasse panoramique. Perchée au point culminant de la zone, celle-ci a proposé une vue enivrante sur le Léman et les Alpes, mais aussi, sur une fresque peinte au premier plan, une représentation du terroir fort réussie, dans un style animé et graffiti.

Loin de vouloir se limiter à son cliché de bringue champêtre, la Cantonale des jeunesses aura veillé, tant par sa programmation que par ses communications, à inclure tous les milieux du Canton: politiques, géographiques, comme sociologiques. Givrins, en étroite collaboration avec Nyon, a tissé des ponts: la campagne tend la main à la ville. Certains festivals citadins, lausannois en particulier, feraient bien de s’inspirer d’une vraie fête inclusive, plutôt que de s’en prévaloir systématiquement, tout en enchaînant l’étrange et les provocations, engendrant chocs et discorde.

A la Canto, la communion finira le dimanche 18 août. C’est une fête des jeunesses avant tout, dont il ne faut pas oublier l’extraordinaire implication, et l’engagement ô combien unique, responsabilisant et formateur. Le chef des infrastructures, pour ne citer qu’un exemple, n’a que 21 ans. Le résultat final est une véritable leçon donnée par le Pays réel, elle force l’admiration. Chaque Vaudois aura bien fait d’y passer. Il se pourrait bien que, peut-être suspicieux à l’aller, il se soit retrouvé avec l’impression au retour d’avoir quitté son chez lui, et d’avoir vu, l’espace d’un moment, la vie en rose.

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