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Chronique sportive

Le Coin du Ronchon
La Nation n° 2259 9 août 2024

Cigars, whisky and no sport.
Réplique attribuée
à sir Winston Churchill

Le gras, c’est la vie.
Karadoc

Les faits dateront un peu lorsque nos fidèles lecteurs découvriront cette chronique – la faute aux langueurs estivales, aux vacances des imprimeurs et au rythme de parution bimensuel de La Nation. Mais les vérités de juillet restent généralement valables pour le mois d’août; et au moment où nous prenons la plume, le sujet est incontournable.

Peut-être n’êtes-vous pas au courant – ce serait tout à votre honneur – mais des Jeux olympiques se sont récemment tenus à Paris. Nous l’avons appris en lisant les excellentes publications réactionnaires auxquelles nous sommes abonné et dans lesquelles les rédacteurs s’indignaient, non pas des compétitions sportives, mais de la cérémonie d’ouverture, conforme en tout point aux obsessions provocatrices et puériles des élites autoproclamées de la République Fraternelle.

Permettons-nous, pour une fois, un peu de sévérité avec nos amis conservateurs qui réagissent si vigoureusement: pourquoi ont-ils regardé ce «spectacle»? Pourquoi se sont-ils infligé cette laideur prévisible et attendue? Ce soir-là, il y avait de bons films à la télévision.

Ce spectacle, dont une armée de trolls et de naïfs nous a juré qu’il n’avait pas été conçu pour choquer ni pour diviser, avait précisément été conçu pour choquer et pour diviser. Ses concepteurs ont salivé à l’idée des réactions outrées qu’ils allaient susciter et chaque commentaire indigné leur est donc allé droit au cœur. On aurait pu les vexer en les ignorant, mais nombreux sont ceux qui n’ont pas pu se retenir de les flatter en lançant des avis de croisade. Pourquoi leur avoir fait ce plaisir? Pourquoi ne pas avoir simplement détourné la tête et regardé quelque chose de beau?

Bon, maintenant que nous avons, à notre corps défendant, aperçu quelques images de cette mascarade, que pouvons-nous en tirer de positif?

Ceci: l’énorme matrone plantée au centre du tableau, avec ses biceps comme des jambons de campagne, ne symbolisait pas exactement l’exercice d’une activité physique assidue, pas plus que le Bacchus un peu bedonnant étalé sur la table, personnifiant le dieu de la dive bouteille plutôt que celui des barres parallèles. En voulant nous obliger à accepter les gens «comme ils sont» – après tout pourquoi pas? –, les responsables de ces Jeux olympiques nous ont fait entrer (probablement sans le vouloir) dans une ère post-sportive où il n’est plus question d’entraîner ses muscles et de chasser le gras, mais au contraire de céder aux plaisirs et aux excès en tout genre (ce que le tofu et les saucisses véganes ne permettent pas). Voilà un message que même un conservateur, à sa manière, peut savourer.

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