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Dope city, un avenir pour Lausanne?

Guy Delacrétaz
La Nation n° 2011 6 février 2015

Il y a comme ça de ces survivances soixante-huitardes qui ont la vie dure. Comme la libéralisation du cannabis, produit mythique et emblématique dont les vieux gauchistes de l’époque ont transmis la passion à leurs enfants. Le peuple refuse. Qu’importe, il faut introduire ce droit à se shooter au THC, substance active toujours plus forte dans les variétés de haschich qu’on trouve actuellement sur le marché. On essaye par tous les moyens. On pousse toutes les portes qui pourraient déboucher sur la banalisation de ce produit hautement toxique: café-shop, local d’injection, bistrot social, campagne de grande envergure emmenée par une ancienne conseillère fédérale aux côtés d’un ancien président de la Colombie, etc.

Alors même que les Lausannois ont refusé tout assouplissement à l’occasion de leur vote contre le local d’injection et que les Suisses ont fait de même peu après, le municipal Tosato déclare à 24 heures du 23 janvier que «la Ville de Lausanne ne peut pas se tenir à l’écart du débat sur le cannabis». Quel débat? Il n’y a pas de débat. Seulement un blocage. Pas de débat mais l’obstination dans l’angélisme aveugle de certains édiles. Ils n’auraient pourtant qu’à faire la recension des nombreuses expériences déjà tentées dans le monde.

M. Tosato donne quelques indications sur divers points qui font partie «des études en cours»… et dont les conclusions étaient évidemment connues avant qu’elles ne soient seulement entamées.

Le municipal lausannois se pose deux questions. Il se demande d’abord si une forme de tolérance ne permettrait pas de diminuer la consommation faite dans le seul but de transgresser un interdit. On va l’aider. La réponse est en deux temps: si le cannabis est autorisé, le désir de transgression se reportera sur des produits encore interdits et tout aussi nocifs, voire plus. Beau résultat.

M. Tosato se demande ensuite si cette même tolérance pourrait faire diminuer le deal de rue. La réponse est: non. Partout où des expériences de libéralisation ont été tentées, elles ont débouché sur une augmentation du deal des rues, avec d’autres produits, plus forts et plus dangereux. Le tout accompagné d’une explosion de la consommation, notamment chez les jeunes, et des charges sanitaires qui en découlent fatalement. On ne sait pas pourquoi certains élus ne veulent pas le voir. La libéralisation à tout prix est devenue un idéal de vie, presque une foi.

La Nation se battra aux côtés de l’Association romande contre la drogue contre toute tentative lausannoise de banaliser le cannabis.

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