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CPEV: le beurre et l'argent du beurre

Cédric Cossy
La Nation n° 2016 17 avril 2015

En trois ans, l’Etat a réussi à réunir les 1,44 milliard de francs nécessaires au plan de recapitalisation de la Caisse de pension de l’Etat de Vaud (CPEV). 24 heures du 27 mars dernier nous apprend que ce montant n’a pas été viré à la Caisse au fur et à mesure des écritures de bouclement des comptes de l’Etat, mais qu’il est distribué par tranches annuelles de 180 millions, conformément au plan initial de recapitalisation sur huit ans négocié en 2012. A fin 2014, la CPEV a déjà reçu deux tranches pour un équivalent de 360 millions, 1,08 milliard restant à verser par le Canton jusqu’en 2020.

Ce dont l’Etat ne s’est pas vanté, c’est que le montant de la recapitalisation figure dès 2013 au bilan de la CPEV en tant que créance. Celle-ci s’accompagne du versement d’un intérêt de 3,75 % à la Caisse sur le montant encore réservé, c’est-à-dire à hauteur du rendement minimum pour maintenir la couverture de la Caisse. Cumulé sur les huit ans du plan de recapitalisation, ce seront 240 millions d’intérêts que l’Etat versera à la CPEV, en sus du capital.

Présenter le montant de la recapitalisation comme une dette de l’employeur envers la CPEV est choquant.

En supposant que les comptes de l’Etat aient été conformes aux budgets, le montant de la recapitalisation ne serait aujourd’hui que très partiellement capitalisé; l’Etat se verrait contraint de payer des intérêts sur des millions qu’il n’aurait pas en compte!

Si la CPEV s’est retrouvée en sous-couverture, c’est à cause d’une stratégie actuarielle structurellement erronée. Cette créance envers l’employeur suggère qu’il était le coupable de cette gestion négligente et non les dirigeants de la Caisse. Or, ce sont eux qui ont dormi jusqu’à leur remise à l’ordre par la Confédération suite à la crise boursière de 2008. Enfin, le blocage par l’Etat d’une partie du capital de la Caisse a été une mauvaise affaire pour celle-ci: alors que ses dirigeants se félicitent d’avoir obtenu près de 7,4 % de rendement global en 2014 sur ses avoirs disponibles, le Canton ne lui servait «que» 3,75 % durant la même période.

Ce paternalisme financier ne satisfait personne. l’Etat doit remettre au plus vite le solde du montant de la recapitalisation à la CPEV, cesser ainsi le paiement d’intérêts occultes et permettre à la Caisse de mener sa politique de placement en toute responsabilité.

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