Embrouille au café
Les travaux sur la place de la Riponne mettent les toxicomanes dans l’embarras. Où trouveront-ils un refuge lorsque sera démonté le string sous lequel les marginaux se réunissent? Ils se répandent déjà aux abords des terrasses de bistrot.
Un samedi matin, nous prenons un café à l’intérieur d’un établissement bien connu. Un toxicomane dérange les occupants de la terrasse. Une serveuse, latine d’apparence et grande de taille, à l’énergie débordante, chasse les importuns à grands cris. Elle précise à un toxicomane qu’elle se moque de ses demandes, qu’elle n’en a rien à foutre, qu’elle s’en bat les c… Eh oui! A notre époque, une sommelière on ne peut plus féminine use d’un langage viriliste.
A l’intérieur, les clients, personnes d’âge mûr en majorité, s’émerveillent de l’aplomb de la jeune femme et applaudissent. Un Vaudois aux cheveux blancs, avec accent de sorte, lance à sa vis-à-vis: Tu comprends maintenant, Claudine, pourquoi l’extrême-droite monte dans toute l’Europe ? A cause des toxicos et des bandes de dealers ! C’est comme ça qu’on fabrique un Hitler !
Ce langage n’est pas celui que nous utiliserions, mais il témoigne, comme le courrier des lecteurs de 24 heures du 23 septembre, de l’exaspération que suscitent, à Lausanne, Yverdon et Vevey, les agissements des dealers et des toxicomanes.
Au sommaire de cette même édition de La Nation:
- Collégialité, unité, souveraineté – Editorial, Félicien Monnier
- Fiscalité vaudoise: il faut dépasser l’anecdote! – Jean-Hugues Busslinger
- Nostalgie du brouillard – Raphaël Franzi
- Deux poids, deux mesures – Benoît de Mestral
- Le référendum des paroisses – Olivier Delacrétaz
- A propos du système de santé suisse – Claire-Marie Schertz
- C’était mieux avant? – Jacques Perrin
- La foi en l’humanité, une chimère – Jacques Perrin
- L’art de faire semblant de ne rien dire – Le Coin du Ronchon