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L’EVL hors des sentiers battus

Frédéric Monnier
La Nation n° 1929 2 décembre 2011
Vendredi 25 novembre dernier, l’Ensemble Vocal de Lausanne (EVL) donnait le dernier concert dans le cadre de son 50e anniversaire à la salle Paderewski à Lausanne. Ce concert était intéressant à plus d’un titre. D’abord, le programme était plutôt inhabituel pour l’Ensemble, puisque, à part un Motet de Bach (mais d’authenticité douteuse), les autres oeuvres sont de composition récente (entre 1973 et 2010), avec toutefois pour dénominateur commun le fait d’avoir été créées par l’EVL: la cantate de Frank Martin Et la vie l’emporta (au titre prémonitoire puisque le compositeur mourut peu avant de l’avoir complètement achevée en 1974) avait été commandée, pour son 75e anniversaire, par la société pharmaceutique Zyma à Nyon (dont le site, racheté par Novartis, a fait tout récemment la une des journaux pour des raisons bien éloignées de la musique…); les Tableaux de la Révélation sont l’oeuvre du fils du chef fondateur, Benoît Corboz, et furent créés en 1996 à Buenos Aires, lors d’une mémorable tournée de l’EVL; enfin, en création mondiale, la seule oeuvre a capella de la soirée, Il Paradiso (sur un texte de Dante), commandée spécialement pour les 50 ans de l’Ensemble à Julien-François Zbinden dont l’âge (94 ans!) ne semble pas avoir de prise sur l’inspiration.

L’autre intérêt de la soirée était que le chef fondateur, Michel Corboz, et le chef invité privilégié appelé à sa succession, Guillaume Tourniaire, se partageaient la direction. L’EVL sonne-t-il différemment sous la baguette de ses deux chefs? Si différence il y a, on pourrait dire qu’il y a plus de précision rythmique avec Tourniaire, plus de moelleux et de souplesse avec Corboz, mais peut-être cela tenait-il au genre d’oeuvres dirigées. Quoi qu’il en soit, l’EVL n’a rien perdu de ses qualités vocales et semble maintenant entrer dans une nouvelle ère: Guillaume Tourniaire souhaite, à juste titre, ne pas se limiter au répertoire défendu, avec le succès que l’on sait, par Corboz. La porte est ainsi ouverte à des oeuvres inédites pour l’EVL, tel ce Concerto pour choeur (en russe!) d’Alfred Schnittke que le choeur prépare pour la prochaine Folle journée de Nantes en février 2012 et que l’on espère entendre aussi dans nos contrées.

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