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On nous écrit à propos des zones 30 km/h

Pierre JeanneretOn nous écrit
La Nation n° 1932 13 janvier 2012
S’attaquer à Julien Sansonnens, vice-président du «POP et communiste de service» (sous la «signature » de C. dans le No 1929 du 2 décembre), c’est de bonne guerre de la part de La nation. Encore faudrait- il le faire avec discernement. Votre estimé journal d’opinion nous avait habitués à davantage de subtilité intellectuelle. Le constat alarmant du corps médical à propos des atteintes à la santé dues à la pollution automobile (notamment sur les voies respiratoires des enfants) relève- t-il de «l’idéologie»? Celui de la police sur le risque de mortalité nettement accru pour les piétons en cas de heurt par un véhicule roulant à plus de 30 km/h. est-il lui aussi «idéologique»? En réalité, le combat pour une ville salubre et conviviale, non engorgée par la circulation ni parcourue par des conducteurs stressés à la recherche d’une place de parking, n’est nullement un combat «de gauche» (même s’il est actuellement davantage porté par les partis de gauche). Les commerçants du centre – après une période nécessaire d’adaptation des mœurs – trouvent eux aussi leur compte dans une ville rendue aux piétons, qui peuvent y faire leurs achats en toute quiétude. La Vieille Ville de Berne, issue comme celle de Lausanne d’un Moyen Age qui est cher à votre journal, est à cet égard exemplaire. Il est aujourd’hui patent que le centre-ville ne se prête pas, ou plus, à la circulation d’un flot de véhicules privés. Ce qui nécessite certes des transports publics performants. La remarquable réalisation qu’est le M2 lausannois n’est pas, que je sache, revendiquée comme un succès personnel par un Municipal lausannois «de gauche», qui serait atteint par le virus de «l’idéologie»…

Réponse à M. Jeanneret

Nous reproduisons volontiers la lettre de M. Jeanneret, non au titre de «droit de réponse», mais parce qu’elle est courtoise et argumentée. Cependant nous ne sommes guère convaincus par son propos: en effet, 30 km/h c’est déjà, et sans mesures particulières, la vitesse moyenne maximale du trafic au centre ville. Par ailleurs, les moteurs ne polluent pas plus à 50 qu’à 30: ce serait plutôt le contraire, la consommation de carburant étant moindre à des vitesses supérieures. C’est une évidence que les autos et les motos ne sont pas conçues pour rouler à l’allure des vélos. Quant aux piétons, il n’est pas étonnant que leur mortalité augmente: ils ont appris à se comporter en seigneurs et maîtres sur la voie publique, et ne sont jamais verbalisés pour leurs infractions. Les passages pour piétons sont désormais utilisés comme un prolongement du trottoir où l’on traîne, hésite, téléphone, écoute de la musique, dans l’ignorance désinvolte et parfois arrogante de ce qui se passe sur la chaussée. D’accord pour la «convivialité» en ville, mais elle ne pourra pas faire l’économie de la rééducation à la courtoisie et à la responsabilisation d’une partie des piétons. Le trente à l’heure n’améliorera guère la fluidité du trafic mais servira certainement à amplifier la répression policière contre les usagers de la route: si par inadvertance on relâche les freins à l’avenue des Bains, on sera en infraction à 45 km/h, et un délinquant à 55; au-delà, avec via sicura qui se profile, il faudra carrément prévoir d’augmenter les capacités carcérales. Non merci.
Réd.

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