Identification
Veuillez vous identifier

Mot de passe oublié?
Rechercher


Recherche avancée

Saints

Jean-François Cavin
La Nation n° 1982 13 décembre 2013

Qu'est-ce qu'un parpaillot peut penser de la rubrique quasi quotidienne de 24 heures «Le saint du jour»? Un parpaillot qui ne révère guère que trois saints, Augustin pour son intériorité si ardente, Thomas d'Aquin qui met si bien toute chose à sa place et Jean-Sébastien dont les fugues nous ouvrent les portes du paradis?

Il y a du pittoresque dans ces histoires de martyrs qui, plutôt que de renier leur foi, chantent louange tout en se faisant arracher les yeux et couper la langue, ou qui, décapités, poursuivent leur chemin la tête sous le bras jusqu'à un arbre mort qui reverdit soudain. Il y a quelque chose d'attendrissant dans l'application des hagiographes à inventer l'incroyable, six ou dix siècles après des événements qui ne se sont probablement jamais produits. Même si on peut se lasser, à la longue, de ces pieuses affabulations sur de pieux personnages qui s'entendent à faire chanter les belettes et pleurer les pierres.

Mais il y a une chose dont on ne se lasse pas: la découverte de leurs prénoms. Crépinien, Nicostrate, Simpronianus, Castorius, Nunilon, Philotée (sans h après le t), Willibrord, Philonille et Zénaïde: voilà un gisement de prénoms originaux qui pourrait inspirer les parents d'aujourd'hui, trop tentés par la mode des Luca, Noah, Emma et Chloé. A quand un Amâtre Amaudruz, un Angilbert Aubert, une Burgondofare Burnet, un Expédit Vittoz, une Herménégilde Hermenjat, un Baudime Baudat et un Gorgon Gorgeat?

Vous avez de la chance, cet article est en accès public. Mais La Nation a besoin d'abonnés, n'hésitez pas à remplir le formulaire ci-dessous.
*


 
  *        
*
*
*
*
*
*
* champs obligatoires
Au sommaire de cette même édition de La Nation: