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Inévitable!

Ernest JominiRevue de presse
La Nation n° 1988 7 mars 2014

En contraste avec les articles indignés ou pleurnichards qui ont suivi le vote du 9 février sur l’immigration, nous avons apprécié ces lignes originales de M. Jean-Pierre Roth, actuellement président du conseil de la Banque cantonale de Genève («l’inévitable ne pouvait être évité!», L’Hebdo du 27 février):

[…] L’intensité des flux migratoires est ainsi (à cause de l’extension des pays de l’UE, réd.) bien plus forte qu’on ne l’imaginait à l’origine. Cette réalité touche tous les pays européens. Au sein de l’UE, des voix s’élèvent réclamant un frein aux migrations, notamment au Royaume-Uni et en France. Chez nous, le faible niveau du chômage et des conditions salariales et fiscales attrayantes ont fait de notre pays un aimant d’une rare intensité pour l’immigration. […] Chacun s’attendait à ce que cette situation ne se corrige pas étant donné l’écart de prospérité existant entre la Suisse et ses voisins… Peu à peu, la raison a ainsi cédé le pas aux émotions!

Comme l’Europe connaît une situation économique précaire et des disparités régionales importantes et persistantes, la mécanique de la libre circulation était condamnée à s’enrayer. La difficulté de la Suisse réside dans le fait que ses mécanismes politiques en font un révélateur dérangeant. Qu’elle agite la fourmilière alors même qu’elle n’est pas membre de l’Union ne peut que lui attirer les foudres de pays européens dont les gouvernements sont peu soumis aux réalités immédiates du terrain.

Si l’issue du vote du 9 février avait été différente, il est certain que la question serait redevenue rapidement d’actualité. L’inévitable ne pouvait être évité!

Pourra-t-on encore longtemps éviter d’aborder un autre problème encore plus grave que la libre circulation: les conséquences de l’extravagante machine à Tinguely que constitue notre droit à l’asile? Un fait à titre d’exemple: 90% d’étrangers parmi les détenus de la prison genevoise de Champ-Dollon, surpeuplée et livrée aux luttes de clans. Le gouvernement genevois n’a aucune solution à court terme, sinon de laisser des délinquants en liberté.

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